L’une de nos récentes études a souligné la préoccupation importante des étudiant·es face à leurs futures conditions de travail. Cela, ajouté à une lourde charge administrative, dissuade près de 34% des étudiant·es en médecine à poursuivre une carrière clinique. Cette perte de potentiel est d’autant plus alarmante que l’on fait déjà face à une pénurie de professionnel·les de la santé et que la Suisse dépend fortement de médecins formé·es à l’étranger. Face à cette situation, il devient urgent d’agir pour former plus de médecins, améliorer les conditions de travail et rendre la profession médicale plus attrayante.
Sur le plan individuel, de nombreuses et nombreux médecins sont à la recherche d’alternatives pour mieux équilibrer vie professionnelle et vie privée. Dans le canton de Vaud, une étude de l’Association suisse des médecins- assistant·es et chef·fes de clinique (asmac) a révélé que près de la moitié des jeunes médecins préférait obtenir un poste à temps partiel. Cela est probablement dû à l’importante amplitude horaire qu’offre ce modèle.
Changer les mentalités, transformer la pratique
Mais quels sont les obstacles? La première barrière semble logistique: les hôpitaux devraient s’adapter à une adoption plus large du temps partiel, impliquant non seulement une réorganisation des plannings, mais également une refonte de la culture organisationnelle. Cependant, le véritable défi est d’ordre culturel: l’image traditionnelle du médecin disponible en permanence reste prédominante. La volonté de repenser le temps de travail ne devrait pourtant pas être considérée comme un manque d’implication. Bien au contraire, elle reflète une aspiration à améliorer les conditions de travail tout en réduisant la charge administrative.
Alors que les nouvelles générations plébiscitent des approches innovantes, les hôpitaux ont une opportunité unique de se transformer. Davantage de flexibilité bénéficierait non seulement aux médecins eux-mêmes, mais aussi au système de santé dans son ensemble. Cela permettrait d’attirer et de retenir les talents tout en améliorant les soins aux patient·es. En effet, faire le choix du temps partiel tout en réduisant le stress et les arrêts maladie, contribuerait à augmenter l’efficacité et la qualité du travail des employé·es.