Dans un contexte où les jeunes médecins aspirent à un meilleur équilibre de vie, le cabinet de groupe m’est toujours apparu comme la solution idéale. En tant que médecin généraliste, j’ai naturellement opté pour cette solution et travaille à 50% dans le cabinet de groupe que mes collègues et moi-même avons ouvert de novo à Cugy en 2022. Notre équipe compte au total quatre spécialistes en médecine interne générale et trois assistantes médicales, chacun·e travaillant entre 50 et 80%.
Un équilibre à trouver entre vie de maman, médecin et co-cheffe d’entreprise
Pour mes collègues femmes et hommes comme pour moi-même, ce choix est motivé par l’envie de nous consacrer à nos enfants. Certes, il est nécessaire d’être efficace durant les journées au cabinet – je travaille de 7h30 à 18h, avec une pause de 45 minutes à midi ou pour un colloque de gestion de cabinet – car j’ai pris la décision de ne pas dépasser cet horaire. Mais c’est à cette condition que je peux m’investir pleinement dans mon travail et rester disponible à côté pour mes trois enfants de 3, 5 et 8 ans, mon mari n’ayant pas la possibilité d’être à temps partiel.
Et même à 50% seulement, les à-côtés représentent une charge! Les gardes médicales, par exemple, ne sont pas ajustées en fonction de notre taux d’activité. Chaque médecin doit y contribuer de manière égale, ce qui ajoute une contrainte à nos plannings déjà serrés, sans oublier la formation continue. Apprendre à dire non à des formations, mandats, réunions et à de nouveaux et nouvelles patient·es est donc nécessaire. D’autant que nous avons toutes et tous des engagements complémentaires, en EMS par exemple, ou comme moi à Unisanté en tant que médecin agréée à 10%.
Des avantages aussi pour les patient·es
S’il permet la mutualisation du plateau technique, des charges et des responsabilités en favorisant la flexibilité, ce modèle de cabinet de groupe tente de profiter aussi aux patient·es. Même si cela diminue notre chiffre d’affaires, nous réservons chaque semaine des créneaux pour discuter des cas cliniques et partager nos doutes et notre savoir. Par ailleurs, hors de nos jours de présence, nous organisons des roulements entre collègues pour offrir un accès aux soins rapide et personnalisé à nos patient·es, grâce au partage du dossier médical informatisé. Dans la majorité des cas, nous évitons ainsi de les envoyer dans les permanences et aux urgences hospitalières.
Et l’hôpital, j’en sais quelque chose! C’est parce que j’ai vécu l’expérience éprouvante de l’assistanat, avec ses journées interminables, ses veilles et ses responsabilités plus importantes que mes connaissances, que j’ai choisi ce modèle et sa flexibilité horaire. Sans cette perspective, j’aurais peut-être abandonné la médecine.