Quand les membres du comité de rédaction ont accepté de tester certaines approches issues des médecines complémentaires pour l’élaboration de ce dossier, ils et elles l’ont fait avec sincérité, ouverture d’esprit et… une pointe d’appréhension. Consulter une iridologue, s’enfermer dans une cabine à -110 °C ou, comme moi, s’aventurer chez un kinésiologue, c’est repousser volontairement nos repères habituels.
Alors pourquoi ce dossier ? Parce que nos patient·es montrent un intérêt croissant pour les médecines complémentaires, que ce soit par curiosité, par quête de mieux-être voire par manque de réponses de la médecine traditionnelle. Ce qu’elles et ils y trouvent ? Du temps, une écoute attentive, des gestes, des rituels et cette disponibilité que la médecine complémentaire sait offrir — peut-être justement parce qu’elle est libérée des contraintes qui pèsent sur notre exercice quotidien.
Quant à ma propre expérience chez le kinésiologue, je l’ai vécue comme un moment étonnamment apaisant, porté par une posture respectueuse, chaleureuse. Ce n’était ni magique, ni forcément valide scientifiquement, mais j’ai ressenti l’impression d’être vraiment accompagné. Et cet accompagnement — au coeur même du soin — fait écho à ce que l’éthique du care nous enseigne : être présent·e, vraiment, à l’autre. Et nos patient·es y
sont sensibles.
Ce dossier ne cherche pas à trancher entre le vrai et le faux, le rationnel et l’irrationnel. Il propose plutôt une exploration des médecines complémentaires par des médecins pour mieux comprendre ce qui attire, apaise ou rassure nos patient·es, afin d’en parler avec elles et eux en connaissance de cause, tout en étant conscient·es des exigences auxquelles doivent répondre ces thérapeutes.
Et — last but not least — n’était-ce pas un exercice d’inversion des rôles ? Nous, médecins habitué·es à maîtriser, avons vécu l’expérience du soigné ou de la soignée qui accepte une thérapie sans en connaître vraiment les protocoles ni le fonctionnement. Cette position différente nous rappelle combien cette posture d’incertitude est souvent celle de nos patient·es — une réalité qui mérite notre pleine attention. Rassurez-vous, votre comité de rédaction s’est mouillé pour vous, et il va… bien. Mieux ? À vous d’en juger, après lecture !
Le Zapping du soin, le papillonnage thérapeutique d’une population malmenée par la société, habituée à la consommation superficielle exotique, et déboussolée dans l’inculture organisée.un continuum depuis « du pain et des jeux »
Pitié !!
En face: les psychanalystes dans leur tour d’Ivoire…