L’engagement des médecins n’est pas différent aujourd’hui de celui du reste de la population et leurs objectifs politiques ne diffèrent guère de ceux affichés dans d’autres professions.
Leur rôle sociétal a cependant régulièrement décru – horaires réduits, accessibilité diminuée, déconnexion cabinet- habitat – et leur poids politique est moindre que lorsqu’ils habitaient proches de leurs patient·es, et s’impliquaient naturellement dans leurs activités familiales, culturelles et même religieuses.
Ainsi, je fus certainement élu « parce que » j’étais un médecin connu de ma région ; je fus certainement non réélu « parce que » mes patient·es me reprochaient mon éloignement trop fréquent du cabinet médical.
Quant à savoir si les jeunes médecins s’impliquent autant qu’avant, je me garde de me prononcer. L’intérêt pour la politique vient tant de la méconnaissance initiale du monde que d’aspirations personnelles à le rendre meilleur. S’y ajoute l’étincelle de l’occasion offerte ! Personne n’est élu tout seul ; chacun s’appuie sur un corps d’amis et de critiques. Le choix partisan tient lui comme avant du contexte familial et de la situation professionnelle.
Les formes d’engagement et les motivations ont en revanche peut-être évolué.
Intuitivement, le médecin est aujourd’hui plus éloigné de ses patient·es, et de la société qu’il y a trente ans. Sans être Madame ou Monsieur Tout-le-monde, il est rentré dans le rang. Sommairement, il est perçu de gauche quand il parle de ses patient·es et de droite quand il défend sa profession !