Souvent silencieuse, la violence envers les soignant·es est une réalité vécue par certain·es professionnel·les de santé au quotidien. L’état d’esprit et la tolérance à son égard ont changé. La violence n’est pas uniquement liée à une pathologie, mais s’inscrit dans un climat plus large, marqué peut-être aussi par des tensions sociales et une perte de repères. Elle peut être verbale, psychologique, voire physique, et émane non seulement des patient·es, mais aussi de leurs proches. Des facteurs sociétaux, tels que des attentes élevées envers les soins, le stress ou l’usage de substances viennent compliquer les échanges. Ces situations peuvent créer un climat propice aux malentendus et, dans certains cas, conduire à des propos ou des gestes déplacés.
Conscientes des conséquences que peuvent avoir ces comportements sur le bien-être des professionnel·es, les institutions encouragent le signalement des épisodes de violence à l’égard des soignant·es, et des mesures concrètes sont mises en place: développement de protocoles de prévention, renforcement de la formation à la gestion des conflits et présence de cellules d’accompagnement après des incidents. L’objectif est clair : désamorcer les tensions avant qu’elles ne dégénèrent et maintenir un climat serein pour toutes et tous.
Il est également essentiel de rappeler que ces actes, même s’ils restent marginaux, ont un impact réel : la violence, même larvée, fragilise la relation de soin, complique la prise en charge et génère un climat de méfiance. Encourager le dialogue, favoriser l’écoute mutuelle et sensibiliser à la réalité du métier de soignant·e, c’est contribuer à un cadre de soins plus respectueux, humain et sécurisant pour chacun·e.
Je remercie chaleureusement les rédactrices et rédacteurs de ce dossier, issu·es de différentes spécialités et professions, d’avoir partagé leur regard et leur expérience avec la volonté commune de mieux comprendre la violence et d’y répondre de manière adaptée. C’est dans cet esprit qu’ils et elles ont élaboré ce dossier passionnant qui, je l’espère, nourrira vos réflexions.