Publicité

Dre Séverine Oppliger-Pasquali

«La SVM souhaite développer son rôle de référence incontournable»

À la tête de la Société Vaudoise de Médecine depuis juin 2024, la Dre Séverine Oppliger-Pasquali incarne une présidence tournée vers l’avenir et ses défis: féminisation de la profession, pénurie médicale, digitalisation et partenariats stratégiques. Entre défense de la médecine humaine et promotion de synergies, elle dévoile sa vision pour une profession en pleine mutation.

Quelles ont été vos motivations pour prendre la présidence de la Société Vaudoise de Médecine (SVM)?

Je souhaite contribuer à l’évolution de la médecine dans toute sa diversité. Ce rôle incarne aussi une transition entre la médecine d’il y a 20 ans et celle de demain, marquée par une féminisation accrue et l’émergence de nouveaux modèles de travail. Si les femmes veulent être valorisées, elles doivent être représentées et s’engager dans cette transition.

Quels sont les dossiers prioritaires que vous souhaitez mettre en avant au sein de la SVM?

Quatre dossiers me tiennent à cœur. Le premier, crucial, est la relève médicale, car nous faisons face à une pénurie préoccupante. La SVM veut jouer un rôle moteur en proposant des actions concrètes. Ensuite, l’interprofessionnalité: les médecins vaudois·es collaborent toujours plus avec les autres professionnel·les de santé, et la SVM souhaite encourager ces synergies. Le troisième point est le partenariat: la SVM œuvre pour devenir un interlocuteur incontournable auprès des actrices/acteurs et des partenaires du système de santé. Enfin, nous avons à cœur de continuer à défendre la pratique d’une médecine humaine et de qualité, centrée sur nos patient·es.

Vous avez évoqué la pénurie de médecins. Quel rôle concret la SVM peut-elle jouer?

© Emilie Berger

La SVM joue déjà un rôle clé en soutenant la relève. Nous travaillons sur un programme de mentorat entre médecins installé·es et médecins en formation, incluant des stages en cabinet. Une partie de nos membres se met également à disposition des étudiant·es en médecine pour favoriser un contact avec la médecine de premier recours et spécialisée en cabinet. La SVM est aussi impliquée dans plusieurs groupes de travail avec la Direction Générale de la Santé (DGS), visant à quantifier les besoins dans diverses spécialités médicales et à maintenir une relève de qualité dans le canton.

Comment considérez-vous le rôle de la SVM vis-à-vis de ses membres?

Je souhaite que la SVM soit davantage considérée comme une référence incontournable que comme un simple syndicat. Nous avons le projet de développer des offres de conseils pratiques, des solutions sur mesure et des opportunités de réseautage. L’objectif est que nos membres sollicitent la SVM plutôt par envie que par nécessité.

Quels seront vos axes d’action pour renforcer la collaboration entre la SVM et le DSAS dans le cadre du partenariat public-privé?

Le canton de Vaud est l’un des seuls à bénéficier d’un tel partenariat. Il est crucial de le préserver. Ces échanges constructifs nous permettent d’avancer, comme en témoigne par exemple le travail que nous avons entrepris autour de la clause du besoin: grâce à une représentation de toutes les parties concernées autour de la même table (médecin cantonal, SVM, ASMAV, représentant·es des disciplines médicales – soit la présidence du groupement de la SVM concerné et le/la responsable de la formation pour cette discipline), nous avons pu analyser les spécificités de chaque discipline individuellement et réfléchir ensemble à une régulation de l’offre répondant aux besoins réels dans le canton. C’est un exercice collectif qu’aucune partie n’aurait pu mener seule.

Quels défis majeurs attendent la profession médicale dans les années à venir?

D’abord, la digitalisation. Les médecins doivent maîtriser les outils numériques, qu’ils et elles sont amené·es à utiliser à différents niveaux dans leur pratique tout au long de leur carrière. Il en va de leur performance médicale, de leur efficience et de leur protection, dans un domaine en constante évolution, ultrasensible et menacé par les piratages. Un autre défi est la bureaucratie, qui a explosé et entrave l’aspect relationnel avec les patient·es. Bien que la digitalisation puisse offrir un gain d’efficacité, la charge administrative demeure excessive et chronophage. Enfin, il est essentiel de continuer à valoriser et à défendre la position du/de la médecin auprès des patient·es, des assureurs et des politiques.

Comment votre expérience de médecin généraliste influence-t-elle votre présidence?

Un·e généraliste a l’avantage d’avoir une vision globale, ce qui m’aide à comprendre les défis rencontrés par les différentes spécialités. Diriger la SVM nécessite aussi de se plonger dans des domaines spécifiques variés, un aspect que je trouve particulièrement enrichissant.

 

© Emilie Berger

En référence à notre dossier sur les temps partiels, comment conciliez-vous votre métier, votre présidence et votre vie personnelle?

J’ai mis des années à trouver un équilibre entre vie professionnelle, vie de famille et engagements. Mes enfants étant devenus plus autonomes, je peux relever de nouveaux défis et élargir mes horizons.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes médecins qui débutent leur carrière?

Restez curieux et développez ce qui vous lie à la communauté médicale, en plus de votre pratique. Et surtout osez jouer un rôle actif en valorisant vos particularités!

Questions-réponses

D’où vient votre vocation? De ma curiosité et de mon désir de comprendre et d’explorer le corps humain, tout en cultivant un lien avec les gens.

À quand remonte votre dernier check-up? Je n’en ai jamais fait!

Avez-vous un DEP? Personnellement non, mais j’ai l’accès professionnel au DEP.

Un conseil rapide que vous donnez souvent à vos patient·es? «Prenez soin de vous!»

Le meilleur conseil que vous ayez reçu d’un confrère ou d’une consoeur? Un psychiatre m’a conseillé d’apprendre à « croiser les bras », signifiant à la fois prendre de la distance et éviter d’être trop dans l’action.

Une activité ou un hobby qui vous aide à déconnecter après une semaine intense? Le ski de piste et de randonnée.

Si vous pouviez changer une chose dans le système de santé, ce serait quoi? Diminuer la bureaucratie.

Bio express

1975
Naissance
2009
FMH de spécialiste en médecine interne et générale
Depuis 2009
Installée en cabinet de groupe à Epalinges
Depuis 2017
Membre du comité SVM
Depuis juin 2024
Présidente de la SVM

Origine italo-suisse, mariée, mère de trois jeunes adultes

Partagez votre opinion sur cet article !

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Résumé de la politique de confidentialité

La SVM s’engage à protéger votre vie privée. Contactez-nous si vous avez des questions ou des problèmes concernant l’utilisation de vos données personnelles et nous serons heureux de vous aider.
En utilisant ce site et / ou nos services, vous acceptez le traitement de vos données personnelles tel que décrit dans cette politique de confidentialité.

En savoir plus