Adolescent, j’ai su que je voulais être médecin et même chirurgien. Curieux de nature, il était évident que j’allais travailler avec les humains car chacune de leur histoire m’intéresse. Par ailleurs, j’ai toujours aimé travailler avec mes mains et je construisais des maquettes régulièrement avec une affection particulière pour l’étape de la peinture, parfois très minutieuse. Le métier de chirurgien réunit ces deux aspects fondamentaux de ma personnalité.
Quel est votre souvenir professionnel personnel le plus marquant ?
C’est un triste souvenir. J’avais pris en charge un jeune prêtre à la fin de la trentaine qui avait un cancer avancé de l’intestin. Malgré tous mes efforts et l’énergie déployée, il est décédé quelques mois après sa prise en charge. Il a consacré toute sa vie aux humains, et au moment où il avait besoin d’aide en retour, j’ai échoué. Une leçon d’humilité envers la Vie qui finalement rejoint une croyance personnelle, à savoir que tout ce qu’on donne aux autres retournera aux autres, mais rarement à soi.
Si vous n’aviez pas été médecin…
J’aurais probablement travaillé dans l’enseignement et la recherche, en cumulant les deux. Je trouve que l’énergie de la jeunesse est magnifique et tellement stimulante. Le transfert de connaissances d’une génération à l’autre donne un sens à la Vie.
Que faites-vous pour rester en bonne santé ?
Pour me vider la tête, ce qui marche le mieux, c’est la montagne, avec son silence, sa beauté, son histoire. Son énergie me rappelle qu’elle est là depuis très longtemps et le restera après mon passage. Pour nourrir ma créativité, j’aime le théâtre et les expositions, particulièrement de peinture et de sculpture.
Quels sont vos autres engagements ?
Je m’engage volontiers en politique professionnelle, car je pense qu’il est essentiel que les médecins participent au fonctionnement du monde tel qu’il est à ce jour. Celui-ci évolue constamment et l’environnement médical doit être adapté, avec l’implication du corps médical sinon cela ne fonctionne pas. Je m’engage aussi autant que possible pour les jeunes, notamment au travers d’une association qui attribue des bourses pour partir se former à l’étranger, en soutenant des festivals de musique qui donnent leur chance aux jeunes ou dans une fondation qui soutient les talents prometteurs.
Que faites-vous à contrecœur ?
Tout ce qui n’a pas de sens pour moi et au sommet, il y a la grande partie administrative de mon métier qui ne sert qu’à nourrir une matrice déshumanisée et sans intérêt, ni pour le médecin, ni pour les patient·es, ni même pour celles et ceux qui l’exploitent.
Bio express
Âge: 51 ans
Diplômes: FMH en médecine interne générale (1997), FMH en chirurgie générale (2003), formation approfondie en chirurgie générale
Activité: Installé en cabinet privé depuis 2011 après 10 ans d’activité au CHUV. Vice-président de la SVM de 2016 à juin 2024