Moins de certificats, plus de temps pour les patient·es

L’enquête « Simplifions la santé », menée par la SVM sur trois périodes de deux mois afin de tenir compte des variations saisonnières, révèle des résultats édifiants : 978 documents sont considérés comme inutilement remplis par les médecins, dont 69% destinés aux assurances, 15% au domaine des soins et un peu moins de 10% aux employeurs. Ces trois secteurs représentent plus de 90% des certificats jugés superflus. Il est temps de repenser les pratiques et d’alléger le fardeau administratif qui entrave la mission première du corps médical : soigner.

Les solutions

Une première action consisterait à établir une liste officielle des documents exigibles et non exigibles. Un simple système de déclaration sur l’honneur pourrait remplacer de nombreuses demandes de certificats et permettre des économies substantielles. Un autre levier essentiel réside dans la limitation des demandes émanant des assurances. Pour y remédier, il conviendrait de faciliter les échanges directs entre médecins traitants et médecins-conseils.

Dans le domaine des soins, une option consisterait à permettre aux infirmier·ères de renouveler certains soins de longue durée ou des dispositifs médicaux sans l’intervention d’un médecin, et à réévaluer le nombre ou la durée des prescriptions pour les affections invalidantes chroniques. Des solutions technologiques pourraient être mises en place : dématérialisation des certificats via des plateformes numériques sécurisées, pré-remplissage automatique grâce à l’intelligence artificielle, interopérabilité des systèmes pour améliorer la communication.

Comment réussir cette transformation ?

L’action symbolique « lapin bleu » menée en 2024 par la SVM – consistant à apposer un logo reconnaissable sur les certificats jugés superflus – visait à attirer l’attention des émetteurs de demandes. La communication doit se poursuivre afin de rendre visible la démarche et de susciter une prise de conscience collective. Enfin, un groupe de travail a récemment été constitué au niveau fédéral, auquel participe un membre de Médecin de famille Vaud (MfVaud) pour représenter la voix des médecins. La SVM lui fournira un argumentaire solide et structuré pour guider ce processus.