Cet automne, le Conseil fédéral a annoncé une hausse moyenne de 8,7% des primes d’assurance maladie pour 2024. Cette situation irrite la FMH car les coûts de la santé, certes en hausse, n’ont pas explosé. Le Dr Philippe Eggimann, vice-président de la faîtière des médecins, répond aux questions de DOC.
Dr Philippe Eggimann © Laurent Kaczor
Dans un communiqué daté du 26.09.2023, la FMH a fait savoir qu’une augmentation plus faible des primes serait possible. Toutefois, les trois projets de réformes qu’elle soutient et pouvant contribuer à freiner cette hausse sont toujours en attente d’être examinés ou approuvés par le Conseil fédéral ou le Parlement.
Premièrement, la FMH plaide pour un financement uniforme des prestations ambulatoires et hospitalières et une participation fixe. Elle dénonce la répartition inégale des coûts de la santé entre assureurs et cantons puisque l’entier des prestations non hospitalières est actuellement pris en charge à 100% par les assurances. Ce qui n’est pas le cas des traitements stationnaires dont les frais sont partagés avec les cantons.
Un deuxième projet de réforme portant sur les médicaments suggère de fixer des marges indépendamment du prix. Pour la FMH, augmenter les prix des médicaments bon marché et couramment utilisés afin d’encourager l’usage des génériques permettrait de générer des économies substantielles.
Une troisième mesure consisterait à adopter le tarif médical TARDOC. Son application aurait pour effet de valoriser la médecine ambulatoire et de réguler la tarification des services de santé hors des hôpitaux. L’adoption rapide de ce train de mesures permettrait de contribuer à freiner la hausse des primes, rappelle la FMH. Cela profiterait également aux ménages à faibles revenus, davantage concernés.