Publicité

Plan stratégique de santé publique 2024-2028

Stratégie de la DGS: avec quels médecins?

La Direction générale de la santé (DGS) a publié en octobre dernier son Plan stratégique 2024-2028. Avec un petit trou de deux ans dans la planification, cette nouvelle formule succède aux Rapports sur la politique de santé publique 2003-2007, 2008-2012, 2013-2017 et 2018-2022 dont on avait pris l’habitude. Mais les médecins n’ont rien perdu pour attendre.

Dans ce rapport de 32 pages, le terme «médecins» apparaît une seule fois en page 25, à l’axe 5 dédié aux professions médicales, de soins et de santé, plus précisément à la ligne directrice 5.2: «Définir une vision pour les professions médicales universitaires au sein du système de santé et orienter les candidates et candidats en fonction des besoins planifiés» (sic). C’est là qu’on découvre les objectifs stratégiques 5.2.1 «Appliquer la limitation des admissions des médecins» et 5.2.2 «Mettre en œuvre l’organisation intercantonale chargée d’organiser et de réguler la formation médicale postgrade (REFORMER)». Le troisième et dernier objectif est le 5.2.3: «Assurer la relève des pharmaciens et pharmaciennes».

Et c’est tout ou presque, le terme «médecine» étant il est vrai aussi cité deux fois dans ce rapport. D’abord à l’axe 2 (Santé communautaire), à la ligne directrice 2.2 «Optimiser, soutenir et consolider la première ligne de soins», le Canton se donne comme objectif 2.2.1 de «Renforcer le rôle de la médecine de premier recours, en favorisant son attractivité, en facilitant la pratique en cabinet et en soutenant la relève». La SVM y souscrit volontiers. L’autre mention est une note de bas de page concernant la médecine hautement spécialisée.

Reste que la vision ici livrée par la DGS en ce qui concerne les médecins vaudois peut se résumer à «pas plus ou pas trop» et dans des spécialités médicales, outre la médecine de premier recours, auxquelles les futurs appelé·es seront pour ainsi dire affecté·es depuis l’Avenue des Casernes…

Contrairement à celle des pharmaciens, la pénurie déjà vive de médecins ne semble donc guère émouvoir la DGS, qui n’en fait pas un front prioritaire. Estime-t-on qu’une population vaudoise plus nombreuse et plus fragile pourra être prise en charge par un nombre proportionnellement moins élevé de médecins dans les hôpitaux, cliniques et cabinets du canton? Ou que les autres professions du monde de la santé voire les médecins du reste du monde, ou encore le DEP, suffiront et à moindre coût à combler le nombre insuffisant de médecins formé·es à l’UNIL? Pour préserver la qualité future de la médecine vaudoise, le débat mérite d’être mené. De préférence de manière partenariale, les médecins vaudois·es y participeront volontiers.

Partagez votre opinion sur cet article !

2 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Ce rapport ne reflète-t-il pas l’antichambre des recommandations néolibérales du bureau de consultants préféré de l’Etat de Vaud, à savoir une restriction de l’offre pour diminuer les coûts (et donc aussi les « besoins »), en attendant que l’IA soit en mesure de prendre le relai et nous suppléer définitivement et à moindre coût, nous pauvres pécheurs.

Et… devons-nous être surpris ?

La tendance est au report des charges sur les patients, au report des décisions (avec ou sans compétences) à des tiers non-médecins, et donc par voie de conséquence à contrôler le nombre et les revenus des médecins pour réduire encore plus l’attrait m. C’est donc au-minimum un double impact qui est obtenu:
Fatiguer leurs médecins existants, les réduire au silence, ou à k le à limitation de leur réactivité par cette surcharge…, et à assurer de démotiver une relève…coûteuse…, à la formation.

Restera à faire le bilan à 5-10 ou 20 ans, comme pour la LaMal, très justement nommée puisqu’elle fait mal, mais pas exclusivement au corps médical et paramédical; elle fait mal à la population.

Les décideurs d’hier donnent encore des avis, tout aussi incohérent ou incompétents que lorsqu’ils étaient aux commandes, ils ont les moyens de se faire prendre en charge en privé, mais au prix du public, voire moindre…, c’est le irivildes rois…, tout est dû.

J’ai enfin e un mode de réaction face à la déconstruction rampante des piliers de notre profession:
-maintien de temps pour traiter les patients et non simplement rendre des comptes par comptabilité analytique incompréhensible (expertise Sasis ! Avec l’aval (?) ou la surveillance des déviances de Sasis (? 🙏🏼), via la commission des honoraires… de la SVM.
– définition d’une planification par les médecins
– régulation des médecins sans autorisation qui sont tolérés par la DGS, faute de plaintes de patients, etc…

Comme rien n’est vraiment considéré par la DGS, vu l’article, le mieux reste de s’acheter une bergerie dans les Cévennes et laisser les assureurs, opérer nos patients, sous supervision des politiques, et en ayant conseillé à nos patients de choisir de bons avocats.

J’adore les moutons, mais parfois, suis végétarien, et sincèrement, à force de gaver les oies, on les tue pour leur foies…, et c’est Noël pour les imbéciles, comme pour les gens intelligents.

Joyeux Noël 2025

Nb: tant que notre corporation ne tapera pas du point (ou de la grève) sur la table de pseudo-négociations le train continuera d’avancer et d’écraser les beaux discours et les belles promesses.

Quelques graves patrons de grandes caisses maladies me confièrent, quelques années après leur retraites, au sein de l’intimité de mon cabinet qu’ils avaient pris conscience qu’ils avaient participé à ce qui leur coûtait aujourd’hui: d’attendre 4h pour une consultation universitaire ou de devoir se trimballer leurs épouse ou autre proche, de soignant en soignant pour rechercher une prise en charge empathique.
Le dépersonnalisation est une des réactions face aux burnouts, récurrents des praticiens, enseignants, policiers, etc…, qui tous sont des professions structurelles pour la société.

Accrochez-vous ça va secouer, avec les baby-boomer qui vont arriver à la retraite…

Tout ça bien dans le meilleur des mondes, merci Adlous

Résumé de la politique de confidentialité

La SVM s’engage à protéger votre vie privée. Contactez-nous si vous avez des questions ou des problèmes concernant l’utilisation de vos données personnelles et nous serons heureux de vous aider.
En utilisant ce site et / ou nos services, vous acceptez le traitement de vos données personnelles tel que décrit dans cette politique de confidentialité.

En savoir plus