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Soigner sans conditions

Le pari du CASO d’Yverdon-les-Bains

À Yverdon-les-Bains, le Centre d’Accueil en Santé et Orientation (CASO) et les Établissements hospitaliers du Nord-vaudois (eHnv) aident les personnes exclues du système à retrouver un accès aux soins.

Géré par Médecins du Monde, le CASO a ouvert en septembre 2024, sous l’impulsion de la Commune d’Yverdon-les-Bains. Grâce au bouche-à-oreille, ce centre est devenu un lieu d’écoute et de soins pour des personnes (en majorité des femmes) qui se sont retrouvées marginalisées aux portes de notre système de santé et n’allaient plus consulter, pas même leur médecin généraliste.

Premier lien social…

Au CASO, les personnes peuvent bénéficier d’un entretien avec un·e intervenant·e social·e pour clarifier leur situation, connaître leurs droits et être orientées vers des structures spécialisées, comme OASIS ou Caritas. Un coup de pouce pour ces personnes, parfois sans assurance ou ligotées par leur franchise, qui ne consultent ni pour un check-up à 60 ans ni pour une toux accompagnée de fièvre qui les terrasse depuis 10 jours, en se disant que cela ira mieux demain… jusqu’à la désaturation. C’est aussi un véritable appui pour nous médecins qui n’avons pas de bachelor ès « comment aiguiller mes patient·es dans la jungle assécurologique et vers des aides qui existent pourtant ».

eHnv

… Avant la consultation médicale

Il n’y a pas de médecin au CASO. Si la première consultation infirmière gratuite ne suffit pas, les patient·es sont adressé·es à la permanence des eHnv. Un appel et une fiche de liaison établie par le CASO permettent d’assurer la transmission avec les médecins du centre ambulatoire, où les patient·es sont attendu·es sur rendez-vous et invité·es à se présenter aux admissions. Cette fiche permet au personnel d’accueil d’éviter un surplus de questions gênantes (« Carte d’assurance ? Pièce d’identité ? »).

Le médecin prend le temps d’une vraie consultation, conscient des réalités de ces patient·es et sensibilisé par son passage à Unisanté ou par ces récits de personnes qui, un jour, ont sombré. Certaines se retrouvent parfois sans papier ni adresse, leur dignité s’effritant comme leur santé au fil des années (comme ce patient qui a passé l’hiver dans sa voiture… 20+10 minutes TARMED pour affronter cette dure réalité).

Le CASO offre un premier pont vers le monde médical et un point d’ancrage. Cette collaboration rapprochée permet de réinsérer des personnes vulnérables dans le système de soins, par une voie facilitée. Pour nous médecins, c’est l’opportunité d’une pratique humble et efficiente auprès de ces patient·es qui retrouveront un suivi médical… ou, hélas, disparaîtront peut-être des radars après une ou deux consultations.

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Le CASO incarne une réponse humaine et efficace à l’exclusion du système de soins. Un grand bravo (ainsi qu’aux eHnv) de redonner ainsi accès à la santé à ceux qui en sont privés. Ce projet est un bel exemple de médecine solidaire, ancrée dans la réalité et la dignité des patient·es.

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