Bilan du Président de la SVM

Quelle année…

En premier lieu, au nom du Comité de la Société Vaudoise de Médecine, je souhaite ici saluer et remercier tous les médecins vaudois qui se sont mobilisés avec une énergie admirable non seulement pour lutter contre le coronavirus, mais aussi pour continuer à prendre en charge tous les autres problèmes de santé moins médiatisés de la population pendant cette crise, que ce soit à l’hôpital, en clinique ou en cabinet.

Ceci est d’autant plus remarquable compte tenu de l’interdiction décrétée de pratiquer tout acte non-urgent lors de la 1ère vague, et qui a conduit à la fermeture pure et simple de certains cabinets pendant plusieurs jours, puis à une pratique très réduite pour de nombreux lieux de soins pendant plus d’un mois. Une période noire que l’on espère ne jamais revivre, tant elle aura été mauvaise pour les patients, les médecins et le personnel concerné.

Un immense merci également aux médecins retraités volontaires, sans oublier les étudiants en médecine, qui se sont mis à disposition dans le cadre de cette crise. A tous niveaux, les médecins vaudois ont donc su montrer de manière exemplaire que la population pouvait compter sur eux ! Il est malheureusement encore trop tôt pour dresser un bilan de cette pandémie au moment d’écrire ses lignes, mais il apparaît d’ores et déjà évident que le corps médical, avec l’ensemble du personnel soignant, n’aura pas failli à sa mission, lorsqu’on l’a laissé agir et suivi ses propositions souvent relayées dans les médias. Que ce soit en termes de prévention, de traitement, de dépistage et dorénavant de vaccination !

La crise COVID a évidemment absorbé une grande partie de l’énergie de la SVM en 2020, mais sans que nous ne négligions pour autant d’autres dossiers d’importance au niveau cantonal et fédéral, comme une lecture attentive des différentes contributions de ce rapport vous permettra de le constater. Je veux ici aussi formellement exprimer la reconnaissance de la SVM à tous nos membres qui consacrent du temps à la politique professionnelle dans différents organes internes à l’association, ou externes. Il s’agit d’une contribution essentielle à la défense de nos intérêts, indissociables d’ailleurs du maintien des conditions d’exercice d’une médecine de qualité.

De l’année désormais sous revue, je retiendrais trois autres éléments « hors COVID ». Tout d’abord, le plus réjouissant, celui d’une accélération de la féminisation de la profession, clairement constatée dans de nouvelles admissions majoritaires à la SVM depuis 2 ans et désormais incarnée pour les 4 prochaines années au niveau suisse par la première présidente de l’histoire de la FMH, la Dre Yvonne Gilli. Différents enjeux en découlent, et il a d’ores et déjà été décidé d’y consacrer la prochaine Journée annuelle de la SVM, en octobre 2021. En souhaitant naturellement qu’elle puisse avoir lieu.

Deuxièmement, la question de la transparence dans les coûts de la santé, pour laquelle médecins vaudois et romands se battent maintenant depuis des années. Faute de transparence, notre système statistique est obsolète, l’accès rapide à des données fiables récentes fait défaut, et surtout leur neutralité n’est pas garantie. Le refus final du Parlement en fin d’année 2020 de donner un modeste coup d’accélérateur à des réformes nécessaires en la matière est regrettable, malgré les promesses faites par le Conseil fédéral de s’y pencher dans le cadre d’une future stratégie nationale des données. Alors qu’il pourrait garantir une analyse objective, l’OFS est maintenu aux ordres de son autorité de tutelle, et des décisions importantes pour la qualité et l’accessibilité du système suisse de santé seront donc prises avec une vision floue ou tronquée de la réalité. Par conséquent, il faut encore s’attendre à devoir consacrer de l’énergie à de nombreuses batailles de chiffres pour éviter des réformes abusives, plutôt qu’à trouver des solutions intelligentes à des problèmes clairement documentés.

Troisièmement, même si le partenariat DSAS-SVM a pu être étendu à deux nouveaux domaines de collaboration en 2020 (médecine hospitalière et coûts de la santé), année qui était aussi celle de son dixième anniversaire, on a néanmoins pu observer à la lumière de la crise certains réflexes conditionnés clairement défavorables au secteur ambulatoire privé, donc aux médecins installés et aux cliniques. Cela a tout particulièrement interpellé la SVM, alors que l’union sacrée sanitaire aurait plus que jamais dû prévaloir à tous les niveaux. Pour une prise en charge sanitaire optimale de la population, il convient donc de réaffirmer ici l’indispensable complémentarité entre secteur public et privé de la santé, d’ailleurs inscrite dans la LAMal. Et la nécessité impérative dans toute future planification sanitaire cantonale de mieux intégrer, dans le respect de la jurisprudence, toutes les ressources existantes.

Enfin, je ne puis clore ce bilan sans adresser un grand coup de chapeau à l’équipe du secrétariat général de la SVM, qui a aussi relevé avec brio le défi de cette situation extraordinaire, en particulier dans sa capacité à maintenir la liaison avec nos 3800 membres. Grâce à son engagement et sa prévoyance, notre vie associative a ainsi pu continuer à se dérouler avec un minimum de désagréments, si ce n’est évidemment celui de ne pouvoir se rencontrer autant que souhaité. Au contraire même, la SVM sort de cette année folle avec des compétences renforcées, qui lui permettront au-delà de la crise de contribuer de manière renouvelée à l’unité et la solidarité du corps médical vaudois.

Dr Philippe Eggimann, président de la SVM

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