Bilan du président de la SVM

Pour la deuxième année consécutive, au nom du Comité de la Société Vaudoise de Médecine, je souhaite d’abord féliciter tous les médecins vaudois qui se sont à nouveau admirablement mobilisés pour soigner ou suivre des dizaines de milliers de malades du coronavirus (et pour répondre inlassablement aux questions des autres), tout en continuant à prendre en charge tous les problèmes de santé moins médiatisés de la population pendant cette crise, que ce soit à l’hôpital, en clinique ou en cabinet. La relation médecin-patient s’est encore renforcée depuis le printemps 2020, et la population a pu vérifier l’importance de l’alliance d’une médecine de proximité et d’une médecine hospitalière de pointe. Il s’agit d’éléments indispensables d’un système de santé performant, susceptible de mobiliser des capacités supplémentaires nécessaires pour éviter l’effondrement.

L’heure du bilan de la gestion de la pandémie viendra, le corps médical en sortira certainement la tête haute, mais l’on peut d’ores et déjà témoigner du regret de très nombreux médecins vaudois d’avoir été empêchés d’en faire encore davantage ! Peu associés aux réflexions des autorités cantonales, écartés contre leur volonté des campagnes de vaccination malgré une phase pilote réjouissante début 2021, les médecins installés auraient souhaité pour leur patients une meilleure mise à disposition de la fantastique ressource médicale de proximité que constitue le réseau des cabinets. Ce que d’autres cantons et pays ont pourtant fait.

Les vagues successives du Covid-19 en 2021 ont cependant occulté d’autres dossiers d’importance aux niveaux cantonal et fédéral, comme la lecture des différentes contributions de ce rapport permet de le constater. Un vif merci doit à cet égard être adressé à tous nos membres qui vouent du temps et de l’énergie à la politique professionnelle. Cette contribution est essentielle à la défense des conditions d’exercice de la médecine, afin qu’elle reste accessible et de qualité.

© Laurent Kaczor

Parmi les dossiers « chauds » de l’année désormais sous revue, mais qui continueront d’occuper la SVM en 2022, citons les attaques contre la valeur vaudoise du point tarifaire TARMED émanant, et c’est relativement nouveau pour être souligné ici, directement des autorités et plus uniquement des assureurs. Il est en particulier regrettable et même inquiétant de constater que des stéréotypes sur les liens supposés entre revenu médical, coûts de la santé et primes d’assurance-maladie obligatoire ont la vie dure, malgré l’existence de données officielles qui montrent le contraire. Nous regrettons surtout qu’il faille dorénavant s’adresser aux tribunaux pour que le droit fédéral soit respecté dans notre canton.

Les critères selon lesquels le Conseil d’Etat entend mettre à jour la planification hospitalière est un autre dossier brûlant. Leur mise en consultation a révélé des intentions particulièrement centralisatrices qui hantent les nuits de nombreux médecins hospitaliers ou agréés des cliniques et effraient même certains de leurs collègues du CHUV, déjà surchargés. Là aussi, force est de constater des incompatibilités avec la LAMal et la jurisprudence. Comme d’autres partenaires, la SVM regrette la volonté de supprimer les médecins agréés indépendants et celle de limiter la complémentarité entre secteurs public et privé de la santé, pourtant voulue par le législateur. Face au tollé suscité, le Conseil d’Etat a encore une fois reporté la planification qui n’a pourtant pas été révisée depuis son instauration en 2012. Affaire à suivre…

Enfin, si le Canton a annoncé que le cap du million d’habitants pourrait être franchi en 2040, il ne semble pas avoir encore pris la mesure du nombre de médecins supplémentaires qu’il faudra pour prendre en charge 180’000 patients de plus qu’aujourd’hui, dont un nombre croissant de seniors. L’entrée en vigueur en 2021 d’un nouveau régime fédéral remplaçant la clause du besoin reconduite depuis 2001, dont les modalités vaudoises seront bientôt connues, éveille de nombreuses craintes. Face à la pénurie de médecins dans de nombreux domaines, il est souhaitable que nos autorités en prennent conscience et en tiennent compte.

Un grand bravo enfin à l’équipe du secrétariat général de la SVM qui, malgré des doses encore conséquentes de télétravail, a continué à maintenir la liaison avec nos membres, à les soutenir dans leur pratique et à défendre sans relâche leurs intérêts, ainsi qu’à faire avancer de nombreux projets stratégiques, en faveur d’une médecine aussi performante qu’accessible.

Dr Philippe Eggimann, président de la SVM

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