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Introduction

65 ans passés et toujours en activité !

Prendre ma retraite à l’âge de 64 ans n’a pas été une décision facile. D’autant plus que je conduisais des activités sur plusieurs fronts simultanément, par passion et par souci éthique. Outre une activité de longue date en cabinet privé, je me suis beaucoup impliqué pour améliorer la chaîne de secours en médecine d’urgence et de catastrophe (en créant notamment le Détachement Poste Médical Avancé, toujours en quête de médecins volontaires), en son temps très déficiente. J’étais constamment tout près du burn-out et j’ai voulu prévenir le crash. Trois ans plus tard, mon cardiologue m’a donné raison. Il était temps !

Nicolas Zentner

Le sondage mené par la SVM pour ce DOC auprès de 390 médecins de plus de 65 ans montre que ce qui les motive à continuer leur activité après l’âge légal de la retraite est surtout la passion du métier. Un constat réjouissant qui ressort également des différents témoignages de nos consœurs et confrères. Dans le même sondage, on apprend que ce sont les médecins de premiers recours (généralistes et psychiatres) qui ont tendance à prendre leur retraite le plus tard. Il est vrai qu’ils et elles tissent des liens particulièrement forts avec leurs patient-es, lorsqu’il s’agit d’un suivi au long cours. La relation est primordiale, véritablement thérapeutique en soi. Il est donc beaucoup plus difficile de mettre un terme à une telle complicité. Pour ma part, ce fût douloureux et culpabilisant. De quoi casser certains clichés sur le détachement émotionnel du médecin, voire son appât du gain !

A l’instar de la cardiologue de 90 ans encore active qui nous fait l’honneur de contribuer à ce dossier, l’essentiel est de garder la flamme sans pour autant se tuer (parfois littéralement) à la tâche. Les nouvelles générations l’ont bien compris et savent fixer certaines limites afin de prendre mieux soin d’elles-mêmes : diminuer la tension psychique qui ne doit pas devenir permanente, s’épanouir dans une activité artistique, comme la pratique de la musique ou du chant dans un chœur (qui est pour moi une formidable découverte émotionnelle… hélas trop tardive !), effectuer une activité physique régulière, cultiver le corps-esprit, préserver du temps avec sa famille et ses amis. Lire aussi de la “non-médecine” et ouvrir le grand-angulaire sur le monde en mouvement. A chacune et chacun de trouver son propre équilibre !

Cela étant, qu’on mette ou non un terme à son activité médicale à l’âge officiel de la retraite, une réalité demeure : on reste médecin jusqu’à son dernier souffle !

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