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Un métier, une passion

Laure Kovats-Hopff, 90 ans, cardiologue… et toujours en activité

Nous avons rencontré la Dre Laure Kovats-Hopff à son cabinet à Pully qu’elle a ouvert en 1975. Cardiologue et généraliste de formation, la nonagénaire a l’œil qui pétille de passion quand elle parle de sa patientèle à laquelle elle est si attachée et de son activité qu’elle affectionne comme au premier jour. Preuves en sont les nombreux congrès et conférences auxquels elle participe encore régulièrement. Entretien à cœur ouvert.

Laurent Kaczor

J’ai quand même décidé de diminuer mon temps de travail il y a deux ans… », nous explique d’entrée celle qui a fêté ses 90 ans en septembre dernier et qui est ainsi passé de 100% à 50%… à 88 ans.

Etudes de médecine entre la Suisse, l’Allemagne et les Etats-Unis

Née en 1932 à Ludwigshafen en Allemagne, Laure Kovats-Hopff y passe son enfance durant la douloureuse période de la guerre. Ses parents migrent avec elle à Zurich dans les années 1950. C’est là-bas qu’elle effectue ses études de médecine, qu’elle complète à l’Université de Heidelberg (D) pour pouvoir obtenir un diplôme d’Etat, n’étant pas encore naturalisée en Suisse.

De retour à Zurich, elle continue sa formation post-graduée en physiologie, puis obtient une bourse du FNRS pour aller travailler à l’Université de Harvard (Boston) où elle se spécialise en cardiologie. « L’une des meilleures périodes de ma vie », se souvient-elle.

Son permis de séjour échu, elle retourne en Suisse et travaille comme assistante en médecine interne à l’Université de Zurich avant de continuer sa formation à l’Hôpital cantonal (actuel CHUV) à Lausanne puis à l’hôpital de Sierre. Durant cette période, elle se marie et a deux enfants, un garçon et une fille.

0 jour d’absence pour maladie

En 1975, elle ouvre son cabinet individuel à Pully. « Je n’ai pas été absente pour maladie un seul jour ». Depuis 2020, elle a réduit son activité et travaille tous les matins. Sauf pour dépanner des patient-es qui ne peuvent se libérer qu’en fin de journée. Cela représente environ 20 consultations par semaine. « Je ne cherche pas à agrandir ma clientèle à l’exception de cas urgents. En travaillant à temps partiel, j’ai cette souplesse qui profite aux nouveaux/elles patient-es. Parmi les anciennes patient-es, certain-es sont là depuis l’ouverture de mon cabinet ». Le contact humain est au cœur de son activité, d’où notamment l’absence d’écran dans son cabinet pour se concentrer avant tout sur ce que lui dit son ou sa patiente. Elle s’intéresse aux nouvelles technologies qu’elle considère comme des aides appréciables mais pense que cela ne remplacera jamais la relation médecin-patient-e.

Ce qui pousse Laure Kovats-Hopff à continuer son activité ? Elle y répond de la plus simple des manières : « J’aime mes malades, et je suis très reconnaissante pour leur fidélité. » Elle ressent un immense plaisir à se rendre à son cabinet tous les jours. Notamment pour retrouver sa secrétaire qui travaille à ses côtés depuis 30 ans. Elle éprouve aussi beaucoup d’intérêt dans son métier et sa spécialité. « Si je devais arrêter, ça serait pour des raisons de santé. Pourquoi le faire avant ? Je suis à 100% satisfaite de ma vie professionnelle et de ma spécialité, même si parfois j’ai fait des choix par opportunité. Il faut garder une certaine ouverture car la médecine est intéressante dans tous ses aspects.

« Si je devais arrêter, ça serait pour des raisons de santé. Pourquoi le faire avant ? »

Laurent Kaczor

Ne jamais arrêter de se former

La formation continue représente une partie importante de sa vie et de son métier. La Dre Kovats-Hopff se rend environ trois fois par année à des congrès internationaux et à 1-2 conférences par mois. « C’est important et stimulant de discuter avec des consœurs et confrères. » Avec une spécialité qui se développe en permanence, il est à ses yeux primordial de se tenir au courant des nouvelles technologies et découvertes.

Tout aussi important : s’intéresser à d’autres domaines, d’où le fait que la cardiologue suit des cours de théologie à l’Université de Fribourg depuis quelques années. Décidément, la Dre Kovats-Hopff a le cœur à l’ouvrage…

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3 Commentaires
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superbe , keep going

Bravo chère Conseur.
Je suis bien moins âgé que vous (77 ans) mais je viens de déposer arme depuis le 1er janvier 2023.
Bonne continuation et surtout excellente santé.
Dr NGUYEN, 1012 Lausanne

Vous pouvez bénir l’Etat qui vous autorise à continuer votre mission, ce qui n’est pas le cas de tous les cantons qui, sur des bases statistiques mal interprétées, refusent ou plutôt retirent le droit de pratique aux collègues qui ne seraient plus digne de confiance à partir d’un certain âge.
Et cela avec la bénédiction du Tribunal Fédéral.
La question qui se pose est comment apprendre aux juristes à comprendre les statistiques et leur interprétation
Avec mes meilleures salutations Dr G. Sennwald