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Médecine et engagement politique

Prendre sa retraite ou non, telle est la question

A 67 ans, ne serait-il pas enfin le moment de mettre un terme à mon activité médicale et de profiter d’une retraite bien méritée ? Je remets cette question sur le tapis chaque année, mais aujourd’hui je réponds avec conviction : c’est trop tôt !

J’ai du plaisir à aller travailler, à rencontrer des patient-es que je suis depuis bientôt 30 ans, avec lesquel-les, au fil du temps, s’est installé un lien profond, autant avec eux/elles qu’avec leur famille, ce qui permet un accompagnement de qualité. J’ai du plaisir à participer à la dynamique de la formation continue, qui est un excellent exercice sur le plan intellectuel. J’ai aussi du plaisir à choisir librement mon taux d’activité, actuellement de 50%, et ce choix me donne un sentiment de liberté très agréable. Et ne plus faire de garde me procure aussi un petit plaisir non négligeable.

Il y a quatre ans, nous étions trois médecins (un collègue, mon épouse et moi-même) à l’aube de la retraite dans un cabinet médical devenu, au fil des années, non conforme aux exigences architecturales de la santé publique. Nous avions le choix de fermer notre cabinet en abandonnant nos trois patientèles et en leur laissant la tâche délicate de retrouver un nouveau médecin traitant, ou de nous lancer un nouveau défi. Nous avons ainsi décidé à 64 ans de déménager notre cabinet, de trouver trois jeunes collègues pour se joindre à l’aventure et de créer un nouveau cabinet de groupe en investissant dans les rénovations. Nous avons fait ce choix pour des motifs éthiques (nous ne pouvions pas « abandonner » nos patient-es) et de politique professionnelle (assurer la pérennité de la médecine de famille fait partie de nos responsabilités).

Très préoccupé par la situation climatique et la dégradation de l’environnement, et soucieux de l’évolution de notre système de santé, j’ai décidé il y a quelques années de m’engager en politique au sein du parti vert’libéral. Elu député en septembre 2020, je suis actuellement le seul médecin de famille au sein du parlement vaudois et de la Commission de la santé publique. Il me semble vital pour l’avenir de notre système de santé de pouvoir être représenté à ce niveau politique où beaucoup de décisions stratégiques sont prises (valeur du point tarifaire, clause du besoin, planification hospitalière, etc.). J’ai toujours soutenu que les politicien-nes devaient garder un lien direct avec le terrain, raison pour laquelle je poursuis mon activité médicale.

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