Notre médecine a un rôle important à jouer dans l’amélioration de la prise en charge des personnes âgées. En effet, le taux d’hospitalisations est le plus élevé pour la classe d’âge des 60-84 ans, dont un tiers des personnes de 65 ans et plus hospitalisées en 2019 l’ont été à plus d’une reprise, selon l’Office fédéral de la statistique [1]. Cela expose cette population aux risques de perte fonctionnelle, de polypragmasie et de polypharmacie, et in fine d’hospitalisations répétées.
Rôle grandissant des gériatres
Dans ce contexte, la formation en gériatrie recouvre de plus en plus d’importance en termes de santé publique, mais elle peine à se faire reconnaître tant au niveau pré-gradué que post-gradué.
Néanmoins, les gériatres et leurs équipes sont appelés de plus en plus fréquemment pour répondre à des demandes concernant des positionnements en termes de stratégies de santé publique, de prise en charge spécifique des patient-es à l’hôpital, en EMS ou comme référents pour les soins à domicile.
Leur expertise est également sollicitée pour former d’autres professionnel-les de la santé, comme par exemple les confrères et consoeurs médecins travaillant en EMS ou les infirmiers/ères en pratique spécialisée (IPS).
De nouvelles formations nécessaires
La révision récente de la LAMal, qui attribue aux Cantons la responsabilité de décider du nombre de spécialistes nécessaires à couvrir les besoins de santé dans leurs territoires, lance un défi que les gériatres ont voulu relever : les responsables de tous les centres romands de formation ont décidé d’être protagonistes de ce changement, en proposant proactivement de créer une filière de formation gériatrique dans le cadre de REFORMER. Cette proposition a été accueillie positivement malgré le fait que la gériatrie ne soit pas un titre de formation spécialisée ISFM, mais une formation approfondie.
Autant de défis pour le futur que les gériatres s’apprêtent à affronter en collaboration avec les médecins de famille, les médecins spécialistes appelés à soigner les personnes âgées, en particulier les plus fragiles, et tous les autres professionnel- les de la santé. Un soutien important à cette formation approfondie reste néanmoins nécessaire pour pouvoir répondre aux besoins actuels et futurs.
