Dans certains domaines comme la gériatrie, la vision a évolué. En centres de traitement et de réadaptation (CTR), il serait incongru de laisser rentrer un-e patient-e à domicile uniquement quand ses fonctions de base sont rétablies. Nous avons besoin de l’avis du corps infirmier pour évaluer l’autonomie, celui du/de la physiothérapeute pour mesurer le Tinetti (ndlr : test permettant d’évaluer le risque de chute), celui de l’infirmier/ère de liaison pour connaître la disponibilité de l’aide à domicile, etc.
Face à cette complexité, notre pratique « allopathique » a ses limites. Nos patient-es expriment dans notre consultation une certaine représentation de leurs maux, qui sera différente en fonction du type de profession consulté (physiothérapeute, psychologue, ostéopathe, assistant-e social-e, acupuncteur/trice, kinésiothérapeute ou autres).
L’interprofessionnalité apporte ainsi une complémentarité précieuse. Communiquer et connaître les compétences d’autres interlocuteurs/trices n’est pas toujours facile. Comme toute activité, elle doit être enseignée, afin que chaque intervenant-e puisse jouer son rôle et apporter ses compétences dans un esprit collaboratif pour le bien du/de la patient-e. C’est la clé de l’efficience.
Aujourd’hui, l’interprofessionnalité est enseignée en faculté de médecine, comme vous pourrez le constater dans les articles qui suivent. Reste certains écueils à franchir, tels que la rémunération du temps consacré, la capacité à dialoguer ouvertement et à planifier à plusieurs dans la même direction.