Refusant le renoncement inhérent à tout choix, j’ai pris une tangente : celle de la fiction et de la plume qui conjuguent le voyage par l’imaginaire et la réflexion par l’écriture. Cette option m’ouvrait, à chaque instant et en tous lieux, les espaces des idées, des sentiments, du rêve et de l’aventure. Sans limites, sinon celles de trouver les mots justes, les comparaisons qui font mouche, les métaphores qui donnent des ailes à la pensée. Sans entraves sinon celles de réunir le rythme et le chant qui font qu’une phrase est vivante au point de vous sauter à la gorge pour vous mordre ou pour s’y enrouler avec la douceur de la soie.
Sans en avoir fait l’expérience thérapeutique sur autrui, je sais pour ma part qu’écrire souffle le vent qu’attendent mes voiles, au point qu’une journée sans écriture, ne serait-ce que dans mon journal, me laisse sur ma faim. En écrivant, je réfléchis mieux, je pense plus large, plus loin, plus précis. J’éclaire ainsi mon chemin, tout en apprivoisant l’inconnu qu’est mon double en moi-même. A croire que je dialogue avec ce que je confie à mon écran qui à son tour me démontre qu’avec soi on n’est jamais seul.
Renoncer à l’écriture serait m’enfermer hors de moi, alors qu’en m’y adonnant, j’accède à une liberté si légère, si transparente qu’elle m’offre des instants d’apesanteur et d’allégresse dans lesquels je peux espérer une forme de connexion idéale avec autrui. C’est ainsi que j’ai exploré divers thèmes tels qu’une pandémie criminelle (Yxsos ou le songe d’Ève, 2011), un voyage avec mon ami graveur le Dr Michaël Reinhardt (Escapade aux Hébrides, 2013), le dilemme liberté-solitude-dépendance