On parle souvent de « conditions-cadres » pour l’économie. Sans être précisément définies, ces conditions couvrent un large spectre d’indicateurs déterminant l’attractivité d’un pays ou d’une région pour les entreprises qui souhaiteraient s’y installer : sécurité juridique, fiscalité, qualité des infrastructures ou disponibilité de main d’oeuvre qualifiée.
Face aux conséquences inquiétantes d’une pénurie croissante de médecins et de personnel médical pour notre population, il serait judicieux de nous interroger : comment développer des « conditions-cadres » attractives dans le secteur de la santé vaudoise ?
Le dossier de DOC traitant de la santé des médecins vaudois est à cet égard instructif. Il souligne que la surcharge de travail, la part grandissante de tâches administratives et le manque de reconnaissance péjorent leur santé psychique et rendent l’équilibre entre leur vie privée et professionnelle difficile.
Si l’on ajoute la dévalorisation régulière de la rémunération des médecins installés (VPT) et l’incertitude liée à la planification hospitalière pour les médecins hospitaliers ou indépendants aux velléités d’orientation forcée par certains acteurs publics (voir projet Reformer, DOC n°5), il est difficile de qualifier d’attractives les conditions de travail de nos médecins aujourd’hui. Qui voudra encore se lancer dans de longues et exigeantes études pour aboutir dans un environnement de travail qui ne réponde pas à ses attentes ?
A l’heure où les hausses répétées de primes d’assurance maladie occultent un débat sur la qualité et la durabilité de notre système de santé, il est important de rappeler aux décideuses et décideurs que sans médecin, c’est tout le système qui s’effondrerait.
La question ne sera dès lors plus de savoir à quel coût on peut être soigné dans notre canton mais SI on peut y être soigné…
A « L’Enfer est pavé de bonnes intentions ! » opposons « Il n’est jamais trop tard pour bien faire ! ». Une chose est sûre : l’horloge avance diablement vite…
Bonne lecture.
