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Bon pour la tête

Médecin, père de médecin

Je suis père de quatre enfants, les deux aînés, un garçon et une fille, sont devenus médecins. Chemin de croix, pour eux et pour moi. Pourquoi ce choix ? Y ai-je été pour quelque chose ? Peut-être par ma passion ? Ou une identification œdipienne ? En tout cas pas de pression paternelle.

PPT et QCM

La première année des études a été une véritable horreur : cauchemar de la pression de sélection, mauvaise ambiance, terreur des enseignements de chimie et de physique par des assistant-es de l’EPFL… Une année d’ascèse monastique, sans vie sociale, H24.

La suite n’a guère été mieux : avalanche de présentations PowerPoint (PPT) et examens anonymes sous forme de questionnaire à choix multiples (QCM). A des années-lumière de ce que je pense être la médecine. Pourtant, je les ai soutenus au quotidien en les encourageant à percer vers la lumière de la clinique. Mais ce fut la portion congrue : même l’examen final a eu lieu avec des acteurs…

Le choc hospitalier

Diplôme en poche, voici venir le temps de la formation postgraduée : choisir un plan de formation dans la jungle des postes de médecin-assistant-e. Deuxième lancer de dés. L’aîné se lance en chirurgie orthopédique, trois ans de déceptions, réorientation en radiologie, avec un meilleur accueil et des projets de vie privée à long terme… La seconde commence par la médecine interne générale et la gériatrie, renforcée par ses voyages en Asie et son intérêt pour le bouddhisme et le yoga. Dure expérience des soins palliatifs et de la médecine hospitalière. Elle se forme maintenant en médecine des voyages…

Le feu sacré ?

Quels médecins sommes-nous en train de former ? Des technocrates ? Des ingénieur-es du corps humain ? Des fonctionnaires ? Des subalternes de l’économie et du politique ? Que s’est-il passé ? Où est le feu sacré ? Comment aider la nouvelle génération à retrouver la flamme ? Heureusement il y a les skills, les ateliers de relation médecin-malade, les humanités en médecine, la psychiatrie de liaison et même quelques ébauches de spiritual care…

Car si la grande médecine veut survivre, elle doit s’arrimer à son archétype asclépien du dieu guérisseur, comme Hippocrate, prêtre d’Asclépios et fondateur de la médecine scientifique. En effet, la médecine est une science humaine, à la fois science et art. Elle s’inscrit dans les trois ordres biologique, psychique et spirituel.

Unissons toutes et tous nos efforts pour transmettre sa dignité, dans une véritable médecine de la personne !

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Excellent!