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Sondage et relevé SVM

Un médecin vaudois actif sur sept pourrait être à la retraite

Afin d’explorer les différentes motivations et contraintes susceptibles d’expliquer la poursuite de l’activité médicale au-delà de l’âge légal de la retraite, nous avons diffusé en fin d’année 2022 un sondage aux 1307 membres de la SVM ayant atteint cet âge, dont plus d’un tiers (34%) est encore en activité. Compte-rendu croisé avec un état des lieux chiffré à l’échelle cantonale et nationale.

Au total, 390 médecins actifs professionnellement et retraités de 65 ans et plus ont pris part à ce sondage, dont trois quarts d’hommes et un quart de femmes. Plus de la moitié des répondant-es sont encore en activité, majoritairement à temps partiel mais avec tout de même environ une personne sur deux à 60% ou plus et un peu moins d’une sur trois à moins de 30%. Environ 40% du panel a entre 65 et 69 ans et 31% entre 70 et 74 ans, les autres étant plus âgé-es.

Les principales motivations évoquées pour poursuivre l’activité après l’âge légal de la retraite (respectivement 65 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes) sont, par ordre d’importance, la passion du métier, garder la forme physique et mentale, rester socialement intégré-e, des raisons financières, ou encore la volonté de relever de nouveaux défis. L’absence de repreneur/euse pour le cabinet est également mentionné par près d’un médecin sur dix.

Parmi les répondant-es désormais retraité-es, la moitié a cessé son activité après l’âge légal de la retraite, la plupart dans une tranche d’âge comprise entre 65 et 69 ans, et aucun-e après 79 ans.

Enfin, les principales raisons d’arrêt de l’activité à l’âge légal de la retraite ou avant sont l’envie de profiter pleinement de sa retraite pour près d’un-e répondant-e sur deux, suivie de l’épuisement au travail (surcharge administrative et/ou mentale) pour un-e sondé-e sur quatre, et des motivations administratives pour un peu plus d’une personne sur dix.

Un tiers des sondé-es exerce en médecine générale et 14% en psychiatrie-psychothérapie. Une large majorité dispose d’un statut indépendant et près d’un-e sur deux exerce en cabinet individuel. Avec sa forte concentration médicale, Lausanne est le district majoritaire, le plus représenté.

Les médecins vaudois travaillent plus longtemps

En complément à ce sondage, nous avons effectué un relevé quantitatif pour déterminer le taux de médecins actifs ayant dépassé l’âge légal de la retraite à l’échelle cantonale et fédérale. Au niveau vaudois, parmi les plus de 3100 membres actuellement actifs de la SVM (55% d’hommes et 45% de femmes), on compte ainsi 14% de médecins en âge de retraite (!), dont 77% d’hommes et 23% de femmes. La propension à prolonger sa carrière serait ainsi une tendance particulièrement masculine.

Ce panel de près de 450 médecins actifs de 65 ans ou plus se compose à 59% de médecins se trouvant dans la tranche d’âge 65-69 ans, 25% de 70-74 ans, 12% de 75-79 ans et 4% de 80 ans et plus. La palme des spécialistes en activité les plus âgés (80+) revient aux psychiatres, suivis par les généralistes dans la tranche d’âge inférieure (75-79 ans). A noter aussi que la proportion de femmes remonte légèrement à partir de 75 ans.

Evolution du taux de médecins ayant atteint l’âge de la retraite sur l’ensemble de la corporation de médecins active en Suisse en 2021 (Source : FMH)

Sur la base des données transmises par la Fédération des médecins suisses (FMH), on dénombre sur le plan fédéral 12% de médecins pratiquant au-delà de l’âge de la retraite (dont 79% d’hommes et 21% de femmes) par rapport à la corporation active totale en Suisse, c’est-à-dire 39’222 médecins fin 2021 (les chiffres n’étant pas encore consolidés pour 2022). C’est à relever, 81% de ces seniors en activité exercent à un taux d’occupation de 60% ou plus. Plus de la moitié d’entre elles et eux (54%) a entre 65 et 69 ans, 27% entre 70 et 74 ans, 13% entre 75 et 79 ans, et enfin 6% 80 ans ou plus.

Largement minoritaire, la proportion de femmes est quant à elle la plus marquée dans les deux extrémités de la fourchette (65-69 ans et plus de 84 ans), avec environ une représentante sur quatre. On semble toutefois se diriger vers un changement de paradigme, la féminisation de la profession se matérialisant très distinctement dans les nouvelles générations. A l’échelon national, le taux de femmes s’élève ainsi à 58% chez les médecins de 44 ans et moins, alors qu’elles sont 60% parmi les membres actifs de cette tranche d’âge au niveau vaudois, et même 61% parmi les plus de 200 nouvelles et nouveaux membres admis-es par la SVM en 2022.

Encore loin de la moyenne nationale

Une question demeure : où se situe la concentration actuelle de médecins pratiquant au-delà de 65 ans par rapport aux dernières décennies ? Comme en témoigne le tableau à droite, l’évolution est relativement stable depuis les années 1930 avec un taux moyen aux alentours de 12% de la corporation active dans l’ensemble du pays, hormis une baisse marquée autour des années 2010 (nous n’avons malheureusement pas pu obtenir les chiffres de 1990 et 2000 pour comparer).

Ces chiffres méritent cependant d’être nuancés car ils restent largement au-dessous de la moyenne nationale, toutes professions confondues. Selon les données 2021 de l’Office fédéral de la statistique (OFS)[1], 36% des hommes et 28% des femmes ayant atteint l’âge de la retraite sont toujours actifs sur le marché du travail. Côté médecins, on dénombre seulement 17% d’hommes et 6% de femmes en Suisse, contre 20% d’hommes et 7% de femmes parmi les membres de la SVM. L’âge moyen du départ en retraite varie toutefois considérablement selon le secteur économique, le métier effectué, le statut ou encore la nationalité.

[1] OFS – Enquête suisse sur la population active (ESPA), 2021

Le chiffre

10%
Proportion des médecins de la SVM qui continuent à travailler au-delà de l’âge de la retraite par manque de repreneur/euse de leur cabinet

A retenir

Selon notre sondage adressé aux membres de la SVM, la passion du métier reste la principale explication des médecins travaillant au-delà de l’âge légal de la retraite. Il s’agit le plus souvent de généralistes ou de psychiatres, la grande majorité ayant un statut d’indépendant. Parmi les médecins suisses, 12% – des hommes majoritairement – travaillent au-delà de l’âge de la retraite, un chiffre qui n’a pas beaucoup varié au fil du temps. Et qui est en dessous de la moyenne nationale, toutes professions confondues.

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