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Visite médicale - Dre Marie-Christine Gailloud-Matthieu

“Je vois la chirurgie esthétique comme une manière de s’ancrer en soi”

© DR / Enzed

Comment avez-vous choisi votre spécialité ?

La chirurgie s’est imposée à moi de manière inattendue durant mes études. Je me suis sentie extrêmement bien en salle d’opération et très motivée. C’est comme une sorte de passion qui m’a prise. La chirurgie correspondait bien à mon tempérament. Il faut être assez tranché-e, décidé-e, poser une indication opératoire, assumer, y retourner en cas de complications. Cette spécialité demande beaucoup d’attention dans la phase préopératoire, d’être capable de prendre des décisions rapidement et s’y tenir.

Comment l’évolution de nos sociétés influence-t-elle votre activité ?

Je pense que cette question dépend beaucoup du/de la praticien-ne. Dans mon cas, je fais de la chirurgie reconstructive et esthétique. Les deux sont bien équilibrées dans ma pratique. Je suis du reste grandement engagée dans la chirurgie humanitaire. Ce qui prime est clairement le bien-être individuel. Je ne vois donc pas la chirurgie esthétique comme une futilité mais comme une manière de s’ancrer en soi et se sentir mieux dans des moments où la vie est moins généreuse avec nous. Cela étant dit, mes patient-es sont un peu à mon image, des personnes qui demandent des choses naturelles et légitimes. Je ne vois pas une grande évolution de la société dans mon activité mais comme on vit plus vieux et que l’on est plus en forme, on souhaite rester plus jeune physiquement. Il existe désormais des outils qui permettent d’y parvenir de manière naturelle, sans faire de lifting agressif qui modifierait les traits physiques. Je pense donc que la population évolue bien, en parallèle au perfectionnement de la technologie médicale et dans mon cas sans aucun abus.

Quelle est la demande la plus farfelue que vous ayez reçue ? Y avez-vous répondu favorablement ?

Il n’y a pas de demande farfelue. N’importe quelle requête doit être entendue. C’est ensuite aux spécialistes de guider les patient-es et parfois les aider à renoncer à une intervention non nécessaire ou expliquer que les complications peuvent être importantes. Mais en aucun cas je ne me permettrais de juger quelqu’un sur les besoins qu’il exprime. Par ailleurs, en Suisse, les sollicitations sont généralement « raisonnables » et comprises par le/la praticien-ne.

Quelle est la plus grande satisfaction que vous retirez de votre métier ?

En étant installée à mon compte, j’ai une énorme liberté qui me permet de bien équilibrer mon activité professionnelle avec mes occupations extra-professionnelles et d’entraide, ce que je ne pourrais pas faire si je n’exerçais pas ce métier. Mon travail m’apporte énormément de satisfaction dans le sens non pas du résultat immédiat mais plutôt d’un accompagnement d’autrui vers une manière de retrouver du bien-être. Le tout en se montrant à l’écoute, pas uniquement avec un bistouri dans la main. Je suis aussi ravie d’être si bien entourée par mon extraordinaire équipe.

Quelles sont vos activités hors de votre cabinet ?

Je suis particulièrement engagée dans le milieu de l’art contemporain ainsi qu’auprès d’une fondation que j’ai créée pour le cancer du sein. J’ai en outre une activité humanitaire chirurgicale au Bangladesh. Récemment, je me suis également impliquée pour essayer d’amener des médicaments et de l’aide à différentes communautés au Liban. Il est important pour moi de pouvoir partager ce que j’ai pu obtenir avec d’autres personnes de différentes communautés. En termes de loisirs, je pratique l’aviron depuis trois ans, sport que j’adore.

Avez-vous un objet fétiche qui vous accompagne au quotidien ?

Un bijou toujours, et récemment j’en ai reçu un magnifique d’une amie décoré de piments porte-bonheurs de toutes les couleurs. Je suis trop fan de ce bijou et ne m’en sépare jamais ! Mais quand je partais loin de mon fils, j’emportais toujours quelque chose à lui.

Bio express

Age : 56 ans

Diplôme : FMH de chirurgie plastique, reconstructive et esthétique en 2003, diplôme de sénologie en 2019

Activité : Installée en cabinet individuel de chirurgie plastique, reconstructive et esthétique à Lausanne depuis janvier 2005, présidente du groupement des chirurgiens plasticiens & reconstructeurs vaudois

Situation familiale : Un fils Elias de 18 ans

Hobbies : Humanitaire en Suisse et ailleurs, Fondation Francine Delacrétaz pour le cancer du sein, espace d’art Valentin 61, Point d’eau, aviron, apprendre l’arabe.

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