Coupes budgétaires étatiques dans les hôpitaux régionaux: mobilisons-nous!

20.07.25 | Proposé par: Jean-Pierre Randin

Mon frère, soudainement dyspnéique, dans l’impossibilité de consulter son médecin traitant, se présente à l’hôpital de Château d’Œx. L’évaluation clinique et radiologique permet de poser le diagnostic: il souffre d’une volumineuse masse tumorale au poumon droit, compliquée d’une thrombose de la veine sous clavière. Le même jour, des compléments d’examen sont pratiqués au CHUV. Dans la foulée, une radiothérapie associée à une chimiothérapie conventionnelle et une anticoagulation permettent de maîtriser la situation, pourtant critique sur le plan vital.

Cinq ans plus tard, une immunothérapie novatrice est entreprise avec succès. Durant ce véritable parcours du combattant de plus de 10 ans, une septicémie (survenue dans les suites d’une opération effectuée au CHUV) a été traitée avec succès à l’hôpital du Pays-d’Enhaut.

Depuis peu, c’est dans ce même établissement que des soins palliatifs de qualité sont prodigués. En date du 20 juillet 2025, Ph. décède paisiblement entouré par les siens, dans son biotope social qu’il a défendu âprement comme député pendant de longues années. Sans ce binôme constitué de l’hôpital de proximité et de l’hôpital universitaire, Ph. n’aurait pas survécu si longtemps à une maladie si sévère et complexe.

Pour ma part, c’est dans un hôpital de la même dimension que celui de Château d’Œx que j’ai appris les bases du métier. J’y ai développé mon sens clinique, sans être tenté de recourir trop facilement à la technologie paraclinique. J’ai pu m’épanouir dans une atmosphère baignée d’humanité pour une population reconnaissante. La suite de mon curriculum s’est déroulée dans les hôpitaux universitaires: le choc fut rude…

Tout récemment, par voie de presse, nous avons appris que le Conseil d’Etat vaudois a décidé unilatéralement de réduire le crédit accordé aux deux Pôles Santé du Pays-d’Enhaut et de la Vallée de Joux, les menaçant ainsi dans leur existence même. Cette décision inique condamne la population périphérique du canton et la prive d’une médecine hospitalière à dimension humaine, raisonnable et… économique!

Il est écrit dans le Serment d’Hippocrate: « Je ne permettrai pas que des considérations […] de parti ou de classe sociale viennent s’interposer entre mon devoir et mon patient. »

Il est dès lors de notre devoir, à nous qui avons prêté serment, de nous mobiliser aux côtés de nos confrères et consœurs, ainsi que des autorités locales, pour casser cette décision stratégique et éthiquement non défendable vis-à-vis de la population périphérique de notre canton!

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