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Hôpital à la montagne

Médecin couteau suisse

Etre médecin de montagne est une activité prenante mais passionnante, au plus proche des patient∙es et de leur famille. En région excentrée, il y a plusieurs particularités.

© Laurent Kaczor

Du fait de l’éloignement géographique, les patient·es viennent nous voir en première ligne, que ce soit pour un traumatisme oculaire, de la fièvre chez un nourrisson, une chute d’une personne âgée ou une décompensation psychiatrique. A noter également une activité irrégulière : débordante parfois l’hiver et incroyablement calme à d’autres périodes. On y côtoie des milieux très différents, de l’agriculteur qui n’a jamais consulté avant 70 ans au touriste exigeant. Pourtant, les attentes de qualité sont les mêmes qu’ailleurs et nous avons donc besoin de moyens.

Organisation et motivation

A Château d’OEx, nous assurons une permanence 24h/24 toute l’année. Cela suppose de la main d’oeuvre, de la motivation et une bonne organisation. Les médecins généralistes installés participent à la garde hospitalière aux urgences en plus de la garde domiciliaire et de la permanence des soins. En contrepartie de cette participation hospitalière, un forfait de rémunération minimale est négocié avec le pôle santé. Nous essayons donc de maintenir ce partenariat win/win. Pour garder des compétences, il nous paraît essentiel d’avoir des consultant∙es connaissant notre réalité (et celle de nos patient∙es), de pouvoir échanger humainement, de nous connaître. Le cercle vertueux consiste à rester dynamique pour attirer des ressources, elles-mêmes sources de motivation.

Un soutien politique capital

C’est une richesse, mais l’écosystème est fragile. Lorsque le pôle santé décide de la fermeture du bloc opératoire il y a un an, c’est la réaction en chaîne : le désagrément pour les patient∙es est évident du fait notamment de l’éloignement géographique du bloc. Cela implique plusieurs trajets vers un Hôpital Riviera-Chablais Vaud Valais déjà surchargé, voire un refus de soin. Les prises en charge se complexifient car il faut reconstruire un réseau et la communication s’avère parfois moins fluide. Mais ce que nous craignons avant tout à moyen terme, c’est une démotivation globale des médecins (et autres soignant∙es !) pour venir s’installer, ou des spécialistes pour consulter. Il va sans dire que le soutien politique par les institutions locales (communes, pôle santé) et cantonales (aide à l’installation, validation des autorisations de pratique, soutien aux activités essentielles et maintenables, développement de la prévention) est crucial et la situation ne doit pas être analysée uniquement sous l’angle de la rentabilité. Si l’on veut garder des soins de qualité, cela ne peut être qu’avec de l’ambition.

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