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Introduction

Le médecin malgré lui

Les données sur la situation et le vécu des professionnel-les de la santé sont trop lacunaires et incomplètes. Et pourtant il s’agit d’un métier à haut risque, nous rappelle une spécialiste de la médecine du travail (p. 19). La littérature est relativement abondante sur la santé psychique des soignant-es, en particulier sur le burn-out, mais Pubmed est quasi muet quand il s’agit de l’interroger sur les maladies physiques, notamment cardiovasculaires, liées au stress intense qui nous tenaille tout au long de notre carrière, aux irrégularités des horaires, de surcroît nocturnes.

Le sondage effectué par la SVM a de quoi inquiéter : entre un quart et un tiers des médecins sont globalement concernés par les divers problèmes abordés sur leur état de santé. Les femmes médecins et la classe d’âge en dessous de 50 ans semblent les plus touchées.

Ce n’est guère réjouissant pour l’avenir dans un contexte de pénurie et de féminisation croissante de la profession ! Il est temps d’y voir plus clair. Par exemple, en faisant partie de la cohorte de professionnel-les de santé et de proches aidant-es de l’étude SCOHPICA, initiée à l’automne 20221. « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de prodiguer des soins irréprochables », annonce le Serment du médecin (Déclaration de Genève). Il s’agit bien de notre responsabilité et d’un devoir d’exemplarité. On ne peut pas être juge et partie ; dès lors, n’hésitons pas à faire appel à des structures d’aide telles que proposées dans ce dossier ou de consulter un confrère, car le déni nous guette.

Mais comment faire dans un contexte de pénurie pourtant annoncée depuis belle lurette et face au tsunami administratif ? Que les politiciens et les assureurs fassent leur part, respectivement en ouvrant les vannes dans les facultés de médecine et en diminuant drastiquement la charge administrative !

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