Hommage au Dr Gérard Salem

04.03.19 | Proposé par: Nicolas Belleux

Gérard Salem est un PERSONNAGE. Nous aimerions rendre hommage à cet être polyfacétique, polysémique qu’est notre ami Gérard Salem.

L’un de nous, Nahum Frenck, l’a connu dans les années 70 et notre amitié est née de conversations sans fin autour de notre rôle social, pédagogique, politique, tout court, auprès de nos patients. Nous étions convaincus que nous avions le devoir de transmettre notre savoir et notre expérience, dans une langue compréhensible par tous. Ensemble, nous avons fait des conférences mémorables, dans les années 80, dans le cadre de l’Université Populaire, où 400 parents se déplaçaient pour partager une réflexion sur ce que signifiait « être parent ». C’était l’époque pré-Google, pré-YouTube.

Notre devise était “Sapere Aude”, ose savoir !, cette locution latine empruntée à Horace (Épitres, I, 2, 40) qui est traduite par “aie le courage de te servir de ton propre entendement!”

Nous avons collaboré avec lui pendant de longues années à la CIMI – Structure thérapeutique de la Fondation Ethique Familiale. Il était l’âme, il était l’esprit, il était le souffle quand nous étions essoufflés. Il nous a instillé le courage de faire face à des situations difficiles, dangereuses, douloureuses. Courage mais déborder sur la témérité.

Sa principale qualité était sa curiosité sans limite, son besoin d’aller plus loin dans la pensée, plus loin dans les sentiments. Il n’a jamais fait de sport, mais le “Citius, Altius, Fortius”, qui signifie « plus vite, plus haut, plus fort », lui convenait très bien intellectuellement.

Aller au-delà !!!! Aller au-delà de la souffrance, de la maltraitance, du soin. Aller au-delà de l’amitié. Explorer les pourquoi du comment de l’éthique.

Sa vaste culture littéraire et philosophique nous enrichissait ; Que l’on échange cinq minutes ou cinq heures avec lui, on terminait toujours en apprenant quelque chose de nouveau. Le dialogue, avec lui, était comme les « disputatio » du Moyen Âge : chacun soutenait et défendait son point de vue. C’était un combat, une joute, un jeu. L’un des plus beaux séminaires que nous avions faits ensemble, avec notre regretté ami J-F Malherbe et autres complices, fut le dialogue thérapeutique.

Il nous a appris, en premier lieu, à nous respecter en tant que thérapeute pour être respecté par nos patients tout en les respectant.

Gérard était un “señor”. Un “mentch” . Un “maître”. Un “sage”.

Adieu CHER AMI. Au revoir.

Dr Nicolas Belleux

Dr Nahum Frenck

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