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Introduction

Le médecin sur le devant de la scène

De tout temps, les médecins demeurent des personnages d’inspiration. En passant par les dramaturges comme Molière, qui les a moqués, ou bien les réalisatrices et les réalisateurs du 7e art, notre métier est propice à la mise en scène. Le cinéma, comme exercice à la catharsis, va ici nous intéresser.

© gettyimages

Parmi l’importante filmographie en langue française, nous pouvons mettre en évidence que les généralistes, psychiatres et chirurgien-nes demeurent les sujets d’inspiration principaux pour les fictions cinématographiques. Tantôt idéalisés, déifiés mais souvent montrés comme débordés par le travail, déboussolés, tiraillés par leur milieu familial, les médecins touchent à l’intime les patient-es qui aujourd’hui semblent les prendre tantôt comme une figure paternelle (ou maternelle), un-e confident-e, un-e ami-e, une soupape ou matière à projections. Quand les mots font défaut, les corps s’expriment d’eux-mêmes. Peut-être est-ce pour cela, entre autres, que l’univers de la médecine demeure un sujet de tous les phantasmes ?

Avec le temps, « les fictions des Frères Lumières » montrent un médecin paupérisé, en situation précaire, moins respecté, un simple mortel, somme toute. Le cinéma reste le plus facile d’accès pour instruire mais demeure également un lieu de propagande pour tenter de changer l’opinion publique. Il influence grandement son audience et lui dévoile les contraintes de l’exercice médical entre responsabilités et contacts avec la violence de ce monde. Malheureusement, il me paraît rare celui qui arrive avec justesse à traiter du sujet, sans tomber dans le cliché, le ridicule ou même l’exubérance. Sans vouloir pour autant que les fictions collent à tout prix avec la réalité puisqu’elles se résument à leur dénomination. Mais de nos jours, le lien ténu entre fiction et réalité semblerait se mêler à la confusion ou même devenir prophétique dans certains cas.

Il y a matière pour traiter du médecin et de la science médicale au cinéma, terrain de rêves, d’espérances, de divertissement et de savoirs. Il s’agit également d’un terreau fertile pour réfléchir à notre pratique quotidienne afin de l’améliorer pour aspirer à un colloque singulier entre médecin et malade, digne et éthique. Tout cela devrait être manié et mis en pratique sans sacrifier le médecin qui trop souvent dans la société actuelle demeure objectifié. Dans une société du all fast, on mange vite, on veut tout, tout de suite, même se soigner vite et sans contrainte, en prenant des médecins déshumanisés, machines de guerre, utilisés puis jetés. Et si la fiction permettait aussi de subjectiver à nouveau le médecin et de le représenter dans toute son humanité?

Archives médicales de la Cinémathèque Sandoz

La Cinémathèque Sandoz dispose d’une large filmographie médico-scientifique. Il s’agit du service cinématographique du prédécesseur de Novartis, l’entreprise Sandoz active jusqu’en 1996. Ses quelque 1000 films, produits à l’époque en premier lieu pour la formation médicale continue, sont stockés dans les archives de Novartis et disponibles sous forme numérique. Il s’agit d’archives purement privées, mais certains films peuvent être mis à disposition à des fins d’enseignement et de recherche. La projection publique ou commerciale, ainsi que la transmission à des tiers sont interdites. En cas d’intérêt, veuillez contacter l’archiviste Philipp Gafner à l’adresse suivante : philipp.gafner@novartis.com

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