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Le médecin hospitalier à l'écran

Médecin, ce super-héros… mythe ou réalité ?

Qui n’a pas rêvé un jour d’être médecin? Ce super-héros qui endosse sa cape blanche, se munit de son stéthoscope magique ou de son bistouri à lame laser affûtée pour aller sauver le monde et les plus démuni-es ?

Derek Shepherd, chirurgien de fiction dans la série télévisée américaine Grey’s Anatomy © gettyimages

 

A l’heure des séries télévisées médicales dont tout le monde a été gavé (Urgences, Grey’s Anatomy, Dr House, etc.), qui ne s’est pas reconnu-e dans un personnage-clé ou identifié à un de ces médecins apparaissant dans ces séries plus ou moins réalistes ?

Ainsi, même si certain-es d’entre nous ont rêvé à un moment de leur parcours d’être ce médecin super-héros tout puissant capable de sauver des vies, la réalité semble toute autre et demeure bien moins glamour. Le médecin est souvent désarmé, confronté inévitablement à l’échec et à l’impuissance face à la maladie et au défi de sauver des vies fragiles, parfois suspendues à un fil. La mort fait partie intégrante de son quotidien. Il ne faut pas l’oublier et composer avec, car comme Dame Nature nous le rappelle souvent, elle reste seule «maîtresse à bord». C’est peut-être cela qui, finalement, rend le médecin plus humain et qui permet au super-héros de retomber sur terre. Mais l’image iconique du médecin ou chirurgien « tout puissant » est-elle une réalité ou un mythe ? Il faut pour cela analyser la psychologie de certaines séries-références précédemment citées.

Super-héros

Urgences, la cultissime série diffusée entre 1994-2009, représente celle de tous les superlatifs pour moi qui étais jeune étudiant en médecine lors des premiers épisodes. La série a été créée par Michael Crichton, qui avait effectué des études en médecine à Harvard, et produite par Steven Spielberg. L’authenticité des rôles (avec de véritables infirmières et infirmiers par exemple), des décors et du jargon médical est troublante. Le rythme effréné et anxiogène des services débordés tient le téléspectateur en haleine au sein d’un microcosme confiné et hermétique, côtoyant tantôt la maladie, la pauvreté, le burn-out, le crime et la mort.

On y découvre un hôpital géré non pas par un mais par des super-héros. Qui ne se rappelle pas du Dr Doug Ross, pédiatre et archétype du «beau gosse» impétueux au sourire ravageur; Mark Green, urgentiste attachant qui se bat avec ses démons; Peter Benton, chirurgien froid et distant mais totalement dévoué à sa tâche; John Carter, médecin stagiaire au cœur chevaleresque; Kerry Weaver, urgentiste ambitieuse et secrète? Leur caractère profondément humain les rend attachant-es, si bien que tout le monde peut se reconnaître en partie. Des passions et querelles intestines (voire viscérales) naissent dans ce microcosme à l’instar de celle vécue par la Dre Meredith Grey de Grey’s Anatomy, cette interne en chirurgie qui entretient une relation tumultueuse avec son supérieur, le Dr Derek Shepherd, neurochirurgien.

Anti-héros

Au contraire des protagonistes iconiques d’Urgences, Dr House est le prototype de l’«anti-héros». On y découvre un personnage rude et froid, conflictuel, misanthrope et misogyne. Il a de surcroît un handicap physique et marche avec une canne. Il est toutefois fascinant, doté d’une aura et de facultés hors du commun, ce qui lui confère le pouvoir de diagnostiquer et de traiter des maladies rares lui permettant de sauver des vies.

Ainsi, même si l’on tend toutes et tous à représenter ce super-héros médecin ou chirurgien, il existe en chacune et chacun de nous une part un peu sombre ressemblant plutôt à l’anti-héros. Pour terminer, il est intéressant de noter que, grâce au ton pédagogique de certaines séries médicales, celles-ci ont parfois pu contribuer à créer des vocations voire à sauver des vies.

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