La profession de médecin n’est donc pas menacée : elle sera, au mieux, facilitée par ces outils dans les domaines les plus éloignés de la relation humaine, notamment ceux liés au traitement des informations techniques et administratives. Comme l’écrit Eric Topol, l’IA devrait permettre de rendre la médecine plus humaine.
Impact sur la formation médicale
Les implications pour l’éducation médicale sont nombreuses. Si la mémorisation doit permettre de construire une compréhension globale du corps humain sur laquelle le bon sens et la réflexion hypothético-déductive peuvent s’appuyer, il n’est plus utile, dans un environnement bardé de béquilles informatiques, d’en connaître tous les détails.
Il devient plus important de savoir comment et où chercher les informations nécessaires, et développer un sens critique permettant d’en juger la pertinence et la fiabilité. Il faut aussi apprendre à utiliser de manière responsable ces outils: même s’il est généré par une IA, un rapport médical doit être validé par le médecin.
L’humain loin d’être remplacé
Dans un système de santé de plus en plus complexe, il s’agit de développer les « soft skills », ces compétences relationnelles transversales telles que le travail d’équipe, la négociation, le leadership, d’autant que les outils d’IA vont redistribuer les rôles et responsabilités entre les différent-es actrices et acteurs, qu’elles et ils soient humains ou numériques.
Enfin, il faut savoir accueillir et intégrer les patient-es et leurs proches pour une prise de décision partagée et une collaboration renforcée, car elles et eux aussi s’équipent et maîtrisent les outils numériques et l’IA.
Comme le stéthoscope et la calculatrice auparavant, ces innovations permettront certainement d’augmenter nos capacités et, si elles sont utilisées à bon escient, d’améliorer la qualité, la sécurité et l’efficience des soins, tout en revalorisant la dimension humaine de la médecine.