Publicité

Relationnel en gynécologie-obstétrique

Trois paradigmes pour établir un lien de confiance

La relation médecin-patient-e implique un lien de confiance fondamental, sans lequel aucune thérapie n’est envisageable. L’essentiel dans cette relation, et plus que jamais en gynécologie-obstétrique, est de ne pas chosifier la patiente, se comporter avec elle d’humain à humain et non comme un chiffre dans un logiciel ou un nombre de minutes dans un agenda.

Pour que cette relation soit vécue de manière humaine et positive des deux côtés, trois paradigmes sont fondamentaux : l’écoute active, le soin dans l’interaction et la singularisation du cas traité.

Écouter activement pour agir adéquatement

L’écoute active est le fait de ne pas seulement écouter la patiente, mais agir en conséquence de ce qu’elle dit. Pour ce faire, il faut approcher la consultation avec empathie, être prêt-e à écouter ses craintes, ses émotions, vivre la joie tout comme la tristesse avec elle. Le cadre plutôt formel d’une consultation médicale ne doit pas empêcher d’agir entre personnes qui expriment leurs émotions et la patiente doit se sentir écoutée, soutenue et comprise. Il faut également établir une bonne anamnèse pour connaître ses besoins et lui expliquer les différentes options que l’on a pour y répondre.

Un bon médecin doit être pédagogue et la patiente ne doit pas sortir de sa consultation avec plus d’interrogations que de solutions, d’où l’importance de bien l’écouter pour comprendre ce qu’elle ressent. C’est là un prérequis essentiel pour être en mesure de lui fournir les informations nécessaires et la rassurer au mieux. Grâce à cette écoute active, en compatissant avec la patiente, il sera plus facile pour elle de faire appel à nous lorsqu’elle en a le plus besoin.

Soigner l’interaction comme la patiente

Le soin dans l’interaction avec la patiente est très important, particulièrement en gynécologie où elle nous donne accès à ce qu’il y a de plus intime chez elle. Il faut donc agir avec finesse, en prenant en considération son contexte de vie, ses interrogations, ses craintes, ses potentiels traumatismes et ce sans la juger ou la stigmatiser. Concernant les traumatismes, notamment liés à de mauvaises expériences avec d’autres gynécologues, il faut rester alerte et savoir les repérer.

Nous devons scrupuleusement veiller à respecter l’intimité de la patiente. Cela passe notamment par le fait de reconnaître que l’examen gynécologique est parfois désagréable et que la patiente peut le trouver gênant, d’où l’importance de tout faire pour la mettre le plus à l’aise possible. En expliquant à la patiente ce que l’on fait à chaque étape, l’atmosphère de la consultation est tout de suite bien plus détendue.

Singulariser, c’est humaniser

Enfin, singulariser la patiente est primordial. Nos patientes ne se réduisent pas à un frottis fait une fois par an, ce sont des personnes avec lesquelles on entretient de riches et intenses liens. On doit prêter une attention particulière à leurs spécificités. Par exemple, l’approche n’est pas la même pour une patiente en ménopause ou enceinte. Les particularités liées à la culture sont aussi un élément à considérer, respecter et comprendre au mieux. La communication doit être adaptée à ces facteurs : la même question aura une réponse différente en fonction de la patiente. Le langage, le ton et la présentation des informations varient d’une personne à l’autre.

En tant que médecin, c’est une chance inestimable d’avoir des patientes qui mettent leur confiance en nous et qui nous confient le soin de leur intimité. C’est un honneur qu’il faut respecter et estimer à sa juste valeur.

Partagez votre opinion sur cet article !

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires