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Conditions de travail et relève

S’engager pour créer un terreau favorable à la médecine de demain

Quel regard un médecin aîné porte-t-il concernant l’impact des conditions de travail de ses jeunes confrères et consœurs sur leurs futurs choix de carrière ?

Ces dernières années, au contact de tou-tes ces jeunes médecins assistant-es venu-es travailler au sein de notre centre médical, force est de constater qu’une relève enthousiaste, compétente et passionnée existe bel et bien ! Ces jeunes médecins, généralement en 3e ou 4e année de formation après leurs diplômes, n’ont pas toujours arrêté leur choix de spécialisation, bien qu’une majorité se destine à la médecine de premier recours. Cette exposition à la réalité d’une pratique libérale leur permet d’envisager quelle pourrait être leur vie professionnelle une fois leur cursus de formation postgradué terminé.

Le chiffre

50
médecins assistant-es et plus formé-es ces dix dernières années au Centre médical de la Source à Lausanne

Si la crainte de devenir « indépendant-e » est bien réelle, nous nous efforçons, par notre exemple, de leur montrer qu’ils peuvent envisager cette option avec confiance. Le fossé entre générations n’est peut-être pas aussi grand qu’on le pense, car les aspirations à préserver l’équilibre entre vie professionnelle et privée sont partagées ! C’est aussi l’occasion de vivre de l’intérieur le quotidien d’un cabinet de groupe, avec son lot d’imprévus – qui est loin de la routine que beaucoup imaginent en venant du monde hospitalier – et d’apprécier le rôle des assistant-es médicales pour le bon déroulement de l’accueil et des soins aux patient-es. Il ne s’agit pas de brosser un tableau idyllique d’un cabinet, mais de mettre en valeur les avantages et inconvénients de la pratique libérale d’aujourd’hui.

Pouvoir faire le choix de l’indépendance

En abordant la question avec une médecin assistante actuellement en tournus dans notre centre, elle souligne l’importance des conditions de travail. Issue d’une volée où la médecine de famille a été promue durant le cursus universitaire, elle s’est retrouvée dans cet environnement alliant créativité, liberté de pratique, pluridisciplinarité et prise en charge globale du/de la patient-e. Et pourtant, la réalité, c’est aussi un temps de plus en plus limité avec chaque patient-e, un point Tarmed obsolète ne favorisant pas l’approche préventive et surévaluant les gestes techniques, ou encore l’art de « panacher » des prestations pour être reconnu-e et éviter que le logiciel de facturation ne vire au rouge !

Tout en relevant l’importance de la médecine de premier recours dans notre système de soins, nos autorités continuent de stigmatiser le revenu des médecins installé-es comme cause « évidente » de l’augmentation des coûts de la santé. La médecine de famille doit ainsi défendre sa place et ses conditions de travail, qui sont d’autant plus changeantes avec l’arrivée des nouvelles générations et les défis médicaux futurs. S’engager, que ce soit politiquement ou dans l’enseignement, est un moyen de faire entendre nos valeurs et d’œuvrer pour que la relève puisse trouver sa place dans un système de soins de proximité, dans l’intérêt des patient-es de demain.

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