Un peu plus de 200 étudiant-es en médecine vaudois-es ont pris part à un sondage mené entre décembre 2022 et janvier 2023 par la SVM visant à évaluer la notoriété de Réformer auprès des médecins en devenir. Compte-rendu et positions des principales intéressées, l’AEML et l’ASMAV.
Comme le démontre le présent sondage, les étudiant-es en médecine de l’UNIL sont très majoritairement opposé-es à cette réforme de la formation post-graduée.
Si une meilleure répartition géographique et entre spécialités du corps médical serait effectivement souhaitable, les étudiant-es s’inquiètent d’une perte de liberté de choix de carrière en cas d’orientation contrainte, ainsi que de la baisse de productivité et de motivation que cela engendrerait. La plupart s’investissent dans leur formation avec déjà une idée précise de la spécialité qu’ils et elles souhaitent exercer à terme. Comment dès lors leur faire accepter en cours d’études que leur projet ne pourra finalement pas aboutir pour des raisons de quotas? Et comment continuer à assurer l’attractivité de ces études déjà si sélectives et exigeantes? Devoir pratiquer dans une spécialité non désirée pourrait augmenter le nombre de burn-out, de démissions et de retraites anticipées, par manque d’intérêt et d’implication. Cela pourrait finalement accroître les pénuries existantes et impacter la prise en charge des patient-es.
Dans son esprit, le projet Réformer ressemble au système de numerus apertus mis en place en France. Une voie qui ne règlera pas durablement la question du manque de médecins, au contraire. Les étudiant-es semblent s’accorder à dire qu’il s’attaque maladroitement aux symptômes plutôt qu’aux causes profondes du problème. Au lieu de restreindre les libertés des jeunes s’engageant dans de telles études, ne serait-il pas plus intéressant de chercher à revaloriser les spécialités en sous-effectif et former davantage de médecins pour combler ce manque et répondre aux besoins de la population ?
Le comité de l’Association des étudiantes en médecine de Lausanne (AEML)
S’agissant d’un projet touchant plusieurs cantons, c’est l’Association suisse des médecins-assistant-es et chef-fes de clinique (ASMAC), qui représente les intérêts des médecins en formation dans toute la Suisse, qui a été approchée par la direction de Réformer pour participer aux différents groupes de travail autour de la mise en œuvre du projet. Les sections cantonales, dont l’ASMAV au niveau vaudois, sont donc associées au projet, dans le cadre interne de leur association faîtière.
L’ASMAC a développé sa position sur ce dossier dans son journal de décembre 2022 . De manière générale, l’ASMAC se montre très critique à l’égard du renforcement du contrôle de l’Etat sur la formation continue ainsi que du pilotage et de la limitation croissants des places de formation continue. En même temps, elle a considéré qu’il était important d’avoir un aperçu et un droit de regard sur un projet qui se déploiera indépendamment de sa volonté. C’est pourquoi, depuis l’été 2020, l’ASMAC est représentée au sein du Conseil stratégique de Réformer. De plus, elle s’engage pour que les médecins en
formation post-graduée soient représentées dans les différents groupes de travail thématiques et spécialisés du projet et qu’ils et elles puissent y faire valoir les intérêts des jeunes médecins.
L’ASMAC continuera à suivre l’évolution aussi étroitement que possible afin de protéger les intérêts des médecins en formation post-graduée.
Le comité de l’Association suisse des médecins assistant-es et chef-fes de clinique Section Vaud (ASMAV)