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Ce qu’en pense Catherine Labouchère

Un jalon, pas une fin en soi…

La question du manque de médecins dans certaines disciplines et celle de trop nombreux spécialistes dans d’autres n’est pas nouvelle. Avec la féminisation de la profession, le changement sociétal, le vieillissement de la population et les problèmes majeurs de santé publique (cancers, virus, maladies infectieuses et cardiovasculaires pour ne citer que les plus fréquents), la nécessité d’agir pour répondre aux besoins de santé de la population est patente.

 

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L’interrogation n’est plus si, mais comment évoluer. Il y a dix ans, un postulat sur la création d’un observatoire de la santé dans le canton de Vaud était déposé. Il avait suscité autant de méfiance que d’intérêt. Les débats relevaient que les données n’étaient pas assez fiables, que cela ne devait pas être un outil de planification, ni de contrainte pour les médecins, mais une cartographie de la profession médicale dans le canton. On en était resté là.

Aujourd’hui, la pénurie de médecins de premiers recours est très actuelle, celle des soignant-es tout autant, et remet à l’agenda l’urgence d’actions multiples pour conserver la réputation de la médecine suisse: sa qualité et son accessibilité. Le projet Réformer constitue une étape, mais pas un aboutissement. Axé principalement sur la profession médicale, il met l’accent sur la formation post-graduée des médecins avec pour but de pouvoir mieux répondre aux besoins sur tout le territoire en assurant une orientation vers la variété des disciplines (45 filières). Ce projet donne un élément de solution aux problèmes évoqués.

«Le chapitre de la prévention doit devenir un objectif prioritaire»

Or, sachant que sa mise en place prendra du temps avec les résistances qui lui seront associées, elle doit se faire en parallèle avec d’autres réformes dans le domaine
des soins, particulièrement dans le secteur infirmier. Le récent développement des IPS (infirmier-ères de pratique spécialisée) dans notre canton est, à ce titre, intéressant. Le projet Réformer ne s’attaque pas non plus au contenu de la formation médicale. Il serait certainement judicieux d’y réfléchir dans une deuxième étape, tout comme à la constitution d’équipes soignantes interdisciplinaires. Le chapitre de la prévention, trop peu mis en avant, doit devenir un objectif prioritaire. Autre voie à explorer, celle centrée sur le/la patient-e. Cette assertion ne doit pas rester qu’un slogan mais devenir une réalité avec des conditions bien définies et compréhensibles. Ouvrir la réflexion sur plusieurs autres étapes, sans tabou, montrera que le canton sait innover pour le bien de sa population. Il en est capable.

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