Si l’on prend en compte l’intégralité des émissions de gaz à effet de serre sur toute la durée de vie des produits utilisés, le secteur des hôpitaux de soins aigus en Suisse génère plus de 400 000 tonnes d’équivalent CO2 par année. Les analyses menées ont montré que la moitié des hôpitaux pourraient réduire de 50% leurs émissions sans impact négatif sur leurs prestations.
Trois domaines à fort potentiel pour diminuer l’impact écologique
Une analyse du cycle de vie portant sur les données de 33 hôpitaux suisses a mis en lumière que leur empreinte environnementale varie fortement. L’approvisionnement énergétique, l’alimentation et les infrastructures sont les domaines qui ont l’impact écologique le plus important, suivis par les médicaments, les produits médicaux et de nettoyage, puis les déchets. Il y a donc un gros potentiel en matière de durabilité dans ces domaines. Voici les mesures les plus efficaces :
1. Passer à un approvisionnement constitué à 100% d’énergies renouvelables, tant pour la production de chaleur et de froid que d’électricité. Optimiser la consommation d’énergie dans tout le fonctionnement de l’hôpital.
2. Miser, lors de la conception des menus pour les patient-es et le personnel, sur des recettes composées d’aliments durables, majoritairement d’origine végétale. On peut pour ce faire s’appuyer sur le « planetary health diet », un régime flexitarien créé par la Commission EAT-Lancet sur l’alimentation, la planète et la santé. Optimiser les possibilités de choix et les processus de commande afin d’éviter le gaspillage de nourriture.
3. Utiliser l’infrastructure existante aussi longtemps que possible. Lors de la construction d’un nouveau bâtiment, utiliser des matériaux ménageant l’environnement et permettre de la flexibilité dans son utilisation future afin de lui offrir une longue durée de vie.
4. Edicter des prescriptions en matière d’approvisionnement durable dans tous les domaines et les mettre en oeuvre de manière cohérente – du produit de nettoyage à l’appareil médical de grande taille.
Sans oublier la prévention !
Jusqu’à présent, la question de la durabilité a peu préoccupé la plupart des hôpitaux. Il faut que cela change. Pour un système de santé durable, des adaptations dans le fonctionnement hospitalier sont nécessaires. Mais il faut également une transformation durable de toutes les chaînes d’approvisionnement, de l’industrie pharmaceutique à l’approvisionnement énergétique. Enfin, la prévention en matière de santé a elle aussi un gros potentiel sur le plan de la durabilité : des personnes en bonne santé contribuent à ce que la planète soit en bonne santé, et inversement. Mettons-nous donc au travail, toutes et tous ensemble !
