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Santé en Suisse

Une relation aux multiples facettes

L’Office fédéral de l’environnement a chargé l’Institut Tropical et de Santé Publique Suisse de réaliser une étude visant à mettre en évidence les effets de divers facteurs environnementaux sur la santé et à identifier les lacunes en matière de données. Retour sur les principaux enseignements publiés fin 2019.

Des études épidémiologiques prouvent les effets négatifs des polluants atmosphériques sur la santé. Outre les maladies pulmonaires telles que l’asthme, les allergies et la bronchite chronique, ceux-ci favorisent l’apparition d’autres maladies non transmissibles comme le cancer du poumon et les maladies cardio-vasculaires. Les mesures de réduction des émissions ont permis de diminuer la pollution atmosphérique en Suisse depuis les années 1970 : les oxydes d’azote, le dioxyde de soufre et les composés organiques ont sensiblement baissé dans l’air. Cependant, la situation d’autres polluants, notamment des poussières fines et de l’ozone, n’est toujours pas satisfaisante.

Il n’y a pas que les polluants…

La législation sur les produits chimiques a permis de réduire les concentrations de certains polluants organiques très répandus et difficilement dégradables et de métaux lourds toxiques, comme le cadmium et le mercure, dans l’environnement. Enfin, les mesures de protection des eaux jouent un rôle essentiel dans la gestion de la santé : le tout-à-l’égout permet d’évacuer les matières fécales des zones urbanisées et les stations d’épuration éliminent les agents pathogènes des eaux usées. Les zones de protection des captages d’eaux souterraines évitent que l’eau potable ne soit contaminée par des bactéries. Grâce aux améliorations constantes apportées à ce niveau, les apports de micropolluants comme les médicaments, hormones, pesticides et produits cosmétiques dans les eaux continueront de diminuer.

Néanmoins, ces mesures ne portent pas leurs fruits dans tous les domaines. Il faudra encore redoubler d’efforts en matière de bruit et pour d’autres impacts typiques de notre civilisation, comme la lumière artificielle nocturne. Une exposition excessive au bruit, due notamment au trafic routier ou aérien, perturbe le sommeil et augmente à long terme le risque de maladies cardio-vasculaires et d’autres problèmes de santé.

La santé humaine, reflet de la santé environnementale ?

Les vagues de chaleur sont plus fréquentes du fait des changements climatiques. Les personnes âgées et les malades chroniques en souffrent particulièrement. L’analyse des données sur les décès des étés 2003 et 2015 met en évidence une hausse de la mortalité pendant les canicules. Une comparaison de ces deux années montre toutefois aussi l’efficacité des mesures engagées par les autorités cantonales pour protéger la population.

Dans le domaine de la recherche, le manque de connaissances sur les interactions entre les pollutions environnementales et la santé humaine doit être comblé. Il convient aussi, selon le principe de précaution, de réduire au minimum l’apport de substances potentiellement nuisibles dans l’environnement, d’éliminer les sources de polluants existantes et de préserver les milieux naturels et la biodiversité, car toutes ces mesures profitent aussi à la santé humaine.

Le chiffre

12,6
L’OMS estimait, en 2019, à 12,6 millions le nombre annuel de décès dus à la pollution ou à un environnement insalubre.

Référence

OFEV/OFSP (éd.) 2019 : Environnement et santé en Suisse. Une relation aux multiples facettes. Office fédéral de l’environnement et Office fédéral de la santé publique, DOC MAI 2022 Berne. État de l’environnement n° 1908 : 62 p

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