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Les médecins face à l’urgence climatique

Respectons le serment d’Hippocrate et engageons-nous !

Le dérèglement climatique et son lien avec le fonctionnement de sociétés développées qui utilisent les ressources naturelles comme si elles étaient illimitées et mettent en péril l’habitabilité même de la terre sont des faits scientifiquement établis.

Le cortège de catastrophes naturelles, de modifications graduelles de l’environnement et leur impact sur la santé sont également démontrés. Enfin, les conséquences désastreuses pour la santé humaine de l’effondrement de la biodiversité (lié au changement climatique, à l’utilisation de pesticides, à l’élevage intensif des animaux et à la déforestation) qui fait exploser le risque de zoonoses et de pandémies sont sous nos yeux.

Le monde médical est loin d’ignorer ces phénomènes ayant conduit à la mise en place en 2009 du « Lancet Countdown » qui évalue les bénéfices sanitaires potentiels d’une économie décarbonée. Pourtant, malgré les rapports du GIEC (dont le dernier publié le 4 mai 2022 est plus clair que jamais quant à l’urgence d’agir concrètement), les COP successives, les manifestations dans les rues et un réchauffement toujours plus évident, les politiques restent focalisées sur la fin du mois plutôt que sur la fin du monde…

Comment agir ?

Dans ce contexte, il est urgent que les médecins prennent leurs responsabilités et s’engagent à l’égard de ces questions ; n’avons-nous pas juré, selon le serment d’Hippocrate, que

« Dans toute la mesure de mes forces et de mes connaissances, je conseillerai aux malades le régime de vie capable de les soulager et j’écarterai d’eux tout ce qui peut leur être contraire ou nuisible » ?

Nous pouvons le faire de multiples manières :

  • En parlant avec les patient-es des mesures de promotion de la santé qui, par synergie, ont un impact positif sur l’environnement : manger moins de viande diminue le risque de cancer du côlon et de maladies cardiovasculaires tout en réduisant sa production qui génère près de 14% des gaz à effet de serre mondiaux ; faire le choix de la mobilité active améliore la santé et diminue la production de CO2 ;
  • En décarbonant le système sanitaire qui génère 6% des gaz à effet de serre de notre pays : des solutions concrètes existent pour les cabinets et surtout les grands hôpitaux ;
  • En transformant notre système de santé avant tout curatif, utilisant un haut niveau de technologies, une grande quantité de tests diagnostiques et de médicaments, en un système plutôt préventif ; En incluant ces questions dans le curriculum des études de médecine, comme le font la Faculté de biologie et de médecine et Unisanté ;
  • En alertant la population et les politiques par un engagement actif sur la place publique et dans les médias, profitant du respect et de la considération dont notre profession jouit, et en adhérant aux associations de médecins qui luttent dans ce sens, comme Les Engagés pour la Santé, l’association des Médecins en faveur de l’Environnement (Mfe/AeFu), et Doctors for Extinction Rebellion.

Les enjeux sont immenses et le temps presse : il est donc urgent que notre corps de métier joue son rôle dans ce combat qui est l’affaire de toutes et tous, au niveau individuel ou par le biais de nos associations faîtières comme la FMH vient de le faire.

Le chiffre

6%
Part des gaz à effet de serre produits par le système sanitaire en Suisse.

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