Dans le cadre de l’activité gastroentérologique, nous utilisons des endoscopes flexibles réutilisables, nécessitant des méthodes de stérilisation spécifiques afin de garantir leur réutilisation, tout en protégeant les patient-es de complications infectieuses.
Dre Sophie Buyse & Dr Yves Flattet
Gastroentérologues FMH, Centre Yverdonnois de Gastroentérologie et Endoscopies
Les contraintes réglementaires impliquent le retraitement immédiat du matériel avec des produits assurant une fonction (myco)bactéricide, fongicide et virucide. De plus, un système de traçabilité doit exister afin de permettre un rappel des patient- es en cas de contamination .
Troisième source de déchet d’un hôpital
En termes d’impact environnemental, notre activité a un coût non négligeable : selon de récentes données, les déchets produits par l’endoscopie digestive sont la troisième source la plus importante dans un hôpital-type (CHU de Clermont- Ferrand en France, de taille similaire au CHUV), équivalent à la combustion annuelle de 17’700 tonnes de charbon ou de 13’500 tonnes de plastique. Cela fait de l’endoscopie un secteur-clé pour réduire l’empreinte environnementale dans la santé. Celle-ci est essentiellement liée aux déchets plastiques générés (emballages), aux outils non réutilisables (pinces à biopsie, anses, etc.), mais également à la consommation d’eau et à l’énergie nécessaire au processus de désinfection. S’y ajoute le déversement des produits de stérilisation sur le réseau des eaux usées.
Des actions simples comme la mise en place du tri des déchets en salle d’endoscopie en vue d’un recyclage devraient être instaurées, ce qui est encore aujourd’hui davantage l’exception que la règle. Une piste intéressante serait également le développement d’outils pouvant être réutilisés afin de limiter les déchets.
DR
Il est pour le moment difficile de simplifier le processus de retraitement des endoscopes, au risque d’exposer les patient-es à une infection nosocomiale. Il existe l’option des endoscopes à usage unique qui permet d’éviter la désinfection. Toutefois, celle-ci pose le problème d’une consommation d’énergie importante liée à une fabrication en série à grande échelle. Pour exemple, les récentes données montrent que l’usage de duodénoscopes à usage unique consomme en moyenne 20 fois plus d’énergie, leur fabrication générant 20 fois plus de CO2, sans compter les déchets non recyclables associés . La désinfection des endoscopes consomme pour le moment moins d’énergie que leur fabrication à usage unique. Un défi considérable devra donc être relevé ces prochaines années pour diminuer l’empreinte carbone de nos activités !
Le chiffre
13'500
Les déchets de l’endoscopie digestive d’un hôpital équivalent à la combustion annuelle de 13’500 tonnes de plastique.
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Dre Sophie Buyse & Dr Yves Flattet
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