Groupement des médecins travaillant en établissement médico-social

L’année 2018 s’est déroulée sous le signe de la négociation pour le Groupement des médecins travaillant en EMS (GMEMS).

Comme déjà évoqué, le protocole d’accord entre les médecins travaillant en EMS et les faitières (Héviva, Federems, FHV) avait fait l’objet d’une révision dans sa globalité au cours des deux dernières années, mais, manque d’entente sur le financement, il n’avait jamais été ratifié par les parties. Face à cette impasse, ainsi que dans le contexte du projet de réponse à l’urgence, le GMEMS a sollicité l’avis du chef du Département, Monsieur le Conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard et de Madame Stefanie Monod, cheffe du Service de la santé publique.

L’état a reconnu le rôle central du médecin d’EMS, qui se porte garant d’une médecine de qualité tout en tenant compte (dans la limite du possible et de l’éthiquement soutenable) de la limitation des coûts et des hospitalisations. Son rôle dans la formation des équipes, ainsi que dans l’accompagnement des proches et pour prodiguer des soins palliatifs de qualité a été également salué. En signe de reconnaissance et aussi dans le but d’accroître l’attractivité pour la relève, Monsieur Maillard a accepté de revaloriser la rémunération du médecin d’EMS. L’accord actuel prévoit une rémunération forfaitaire de 75 centimes par résident et par jour, à condition d’être atteignable par téléphone les jours ouvrables de 8h à 18h. Une rémunération forfaitaire à l’acte pour les médecins qui seraient d’accord d’être atteignables aussi en dehors de ces horaires est actuellement en négociation et fera probablement l’objet d’un avenant facultatif pour une « garde médicale renforcée ». Ce projet devra encore être négocié avec les mandataires régionaux.

Le sondage interne effectué par voie électronique au sujet de la disponibilité des médecins d’EMS pour répondre à l’urgence, a mis en évidence le fait que la majorité des médecins d’EMS ne souhaitent pas participer à une éventuelle garde spécifique pour les EMS de leur région. En conséquence, cette option a été abandonnée. Le sondage a confirmé le fait que la plupart des collègues sont atteignables par téléphone 365 jours par année, mais ne souhaitent pas rendre cela obligatoire ou contraignant, d’où l’idée de créer un cahier de garde renforcée sur base volontaire et rémunérée à l’acte (plus-value par rapport à la seule facturation selon le Tarmed-urgence actuellement possible).

Un programme varié de formations continues

L’année 2018 a été aussi riche en ce qui concerne les formations continues : nous avons pu refaire le point sur la manière d’évaluer la capacité de discernement de nos aînées avec la Dre Rybisar, nous avons rediscuté des directives anticipées et de leur mise en pratique avec Mme Dal Gobbo et le Dr Masserey et nous avons découvert la filière genevoise des urgences gériatriques avec Mme Trombert. Cette dernière formation s’est conclue avec une table ronde à laquelle nous avons eu l’honneur d’accueillir M. Maillard, qui nous a fait part de sa vision de la réponse à l’urgence en EMS mais qui a aussi pu entendre nos préoccupations à ce sujet.

Lors de l’Assemblée générale de novembre, les membres du GMEMS ont décrété la demande de l’Association vaudoise de gériatrie (AVG) de s’unir à notre groupement comme non recevable : un groupement d’activité (GMEMS) ne peut pas accueillir en son sein un groupement de spécialité, car les statuts de la SVM ne l’autorisent pas.

Rappelons enfin que, lors de l’Assemblée générale, le Dr Michel Ravessoud a été confirmé membre du comité (élection tacite en janvier 2018), alors que la Dre Sophie Paul a été nommée déléguée du GMEMS à l’assemblée des délégués et la Dre Tosca Bizzozzero déléguée remplaçante.

J’aimerais conclure en rappelant les multiples défis qui nous attendent pour 2019 : de la signature finale du nouveau cahier des charges des médecins d’EMS à l’application du projet de réponse à l’urgence dans les EMS, du projet de déprescription en EMS à la protection du numéro de concordat des médecins d’EMS vis-à-vis des statistiques de Santésuisse, des obligations légales pour la prise en charge des résidents sous PLAFA aux limitations dans la facturation des minutes en absence du patient, etc. La SVM, les membres du comité et moi-même nous engageons à suivre de près le développement des événements et à veiller à ce que les intérêts de tous les membres soient respectés.

 

Dre Tosca Bizzozzero Foletti

Présidente du Groupement des médecins travaillant en établissement médico-social (GMEMS)

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