Prise de position du comité du Groupement des Psychiatres Psychothérapeutes Vaudois

02.09.19 | Proposé par: Comité du GPPV

Préambule:
Depuis des années, les psychologues tentent d’accéder au remboursement des prestations par la LaMal. Ils oeuvrent en tentant de faire croire qu’il n’y a pas de différence significative entre leurs prestations et celle des psychiatres-psychothérapeutes. D’autre part, quelques cas de collaborations problématiques autour de la délégation de psychothérapie sont montés en épingle dans les médias pour étayer leur revendication. Néanmoins, ces quelques cas témoignent d’une insatisfaction endémique liée au flou régnant autour des conditions de cette délégation.

En économie de la santé, lorsqu’un nouveau dispositif de financement est envisagé, lorsqu’il serait souhaitable qu’un nouveau médicament soit remboursé par l’assurance-maladie, ou lors de l’achat d’un nouvel équipement hospitalier lourd, par exemple, il y a toujours une analyse de la pertinence de cette nouveauté sous l’angle de l’économicité, de l’efficacité, de l’équité, du bénéfice social et du rapport coût – efficacité, parmi les critères les plus pertinents et les plus utilisés, afin d’évaluer si la nouveauté, répondant à ces critères, sera financée ou prise en charge par la LaMal. En vertu de cela, nous proposons l’analyse suivante:

Équité:
Rappel du principe d’équité en économie de la santé : il s’agit d’un des rôles de l’état, qui est d’assurer à tous un accès aux soins indépendamment du revenu. Le système de soins psychiques de notre pays est basé sur la psychiatrie. Actuellement, en Suisse et
à notre connaissance, tous les patients nécessitant des soins psychiques sont rapidement pris en charge, ceci grâce à un dispositif bien organisé et composé, entre autre, de psychiatres extrêmement compétents, au bénéfice d’une excellente formation. Pour rappel, seuls ces derniers sont habilités, formés et compétents pour évaluer l’urgence et y répondre de manière adéquate. Tout patient nécessitant une prise en charge moins aiguë de sa souffrance psychique trouve toujours et dans un délai très raisonnable un psychothérapeute (psychiatre ou psychologue en délégation après évaluation par le psychiatre) qui puisse l’aider, sauf dans des régions de “désert médical”, tel le
Pays d’en-Haut par exemple, où la situation est plus délicate pour y trouver un spécialiste. L’accès aux soins psychiques, qu’ils soient de l’ordre de la psychiatrie ou de la psychothérapie, est donc selon nous tout à fais suffisant, voire pléthorique en région urbaine; c’est d’ailleurs une des raisons, rappelons-le, de l’existence de la “clause du besoin” qui a pour objectif premier de limiter les installations des médecins et donc de baisser les coûts de la santé. D’autre part, il n’existe dans le pays et à notre connaissance aucune étude d’impact montrant de
manière objective un quelconque manque en psychothérapeutes. L’ordonnance de M. Berset, qui ouvre la porte au remboursement de milliers de psychologues par la LAMal va donc à l’encontre de la réalité de l’offre, plus que suffisante, en soins psychiques dans notre pays.

Efficacité :
Les psychiatres, rappelons-le, sont des médecins. Après l’obtention du diplôme de médecin (sept ans d’études universitaires), ils suivent au minimum six ans de formation postgraduée en médecine somatique et en psychiatrie et psychothérapie en milieu institutionnel (hôpital, centre de consultation) avec des gardes, des prises en charge d’urgence et de crise ainsi que des suivis de toutes sortes (psychothérapies, traitements psychiatriques psychothérapie intégré (TPPI) etc.). Cette longue formation est sanctionnée d’un examen et de la défense d’un mémoire de psychothérapie, et les exigences annuelles de formation continue sont importantes tout au long de la carrière du psychiatre.
Ainsi, les psychiatres sont au bénéfice d’une double formation: d’un côté médecin-psychiatre, capables d’évaluer de manière globale le patient dans toute sa subtilité et dans toute sa complexité, tant psychique, sociale, que somatique (“modèle bio-psycho-social”). D’autre part, le psychiatre est formé de façon très rigoureuse à la psychothérapie, qui est son autre domaine de compétence. Notre approche est donc très différente de l’approche des psychologues, et il est par conséquent évident que la psychothérapie réalisée par un psychiatre n’équivaut pas à celle d’un psychologue. En effet le psychiatre a les compétences pour l’indiquer de manière plus pertinente compte tenu des besoins du patient et des autres modalités thérapeutiques à sa disposition, et dont il connaît les indications (hospitalisation, arrêt de travail,  médication, interventions par équipes mobiles, hôpital de jour, interventions sociales etc.). Sa réévaluation en cours de traitement est, pour les mêmes raisons, plus juste. Dans notre expérience, dans la plupart des situations le patient souffre à plusieurs niveaux, et un trouble psychiatrique (CIM ou DSM) justifie la prise en charge par un médecin (et par l’assurancemaladie). Les situations «simples» où seulement un domaine est touché (professionnel, ou privé, ou social, ou physique) relèvent le plus souvent du développement personnel. Quant à la  proportion des psychothérapies dans une consultation, elle n’excède pas 30 à 40% des suivis. Il faut donc être attentif à la définition que les différents partenaires donnent à la notion de “psychothérapie “. Ici, il ne s’agit donc pas de psychothérapie au sens où les psychiatres la pratiquent, mais d’un détournement de la définition de cette prestation par les psychologues pour pouvoir facturer leurs prestations
directement à la LaMal.

Par conséquent, qui d’autre qu’un psychiatre est à même d’évaluer de la meilleure manière possible le besoin du patient et de prescrire, le cas échéant, une psychothérapie ? L’indication, la prescription et la réévaluation d’une psychothérapie ne peuvent raisonnablement être faites que par un spécialiste. Admettrait-on qu’un généraliste pose l’indication d’une chimiothérapie ?

En outre, l’argument que la psychothérapie permet d’éviter la prescription de médicaments n’est pas pertinent, la supériorité du traitement combiné psychothérapie + médicaments par rapport à la psychothérapie seule ou médicaments seuls a été démontrée. D’ailleurs, les assurances pertes de gains, privées, ne se gênent pas de nous le rappeler régulièrement lors d’arrêts de travail prolongés.

Avec la mise en oeuvre de cette ordonnance telle que formulée, l’efficacité du système pourrait au contraire être clairement réduite : par exemple de par la multiplicité des intervenants si le prescripteur déléguant n’est pas un psychiatre.

Concernant le niveau de la réponse à l’urgence ou de la conduite d’une intervention de crise, nous ne voyons pas de quelle manière elles seront améliorées car leur gestion est du ressort du psychiatre et ne se fait pas par la psychothérapie, ni par les psychologues qui ne sont pas formés pour cela.

En conclusion, les besoins de la population en soins psychiques étant largement couverts et assurés actuellement par des spécialistes bien formés, que ce soit pour des suivis psychiatriques ou de psychothérapies, le GPPV ne voit pas dans quelle mesure cette ordonnance  améliorerait l’efficacité du système actuel.

Responsabilité :
Rappelons qu’actuellement, dans le modèle de la délégation, le psychologue s’appuie totalement sur le psychiatre, psychiatre qui d’ailleurs pose le diagnostic. La responsabilité de tout ce qui est réalisé par le psychologue (psychothérapie, évolution, suivi, rapports, etc.), est entièrement portée par le psychiatre. Le psychologue n’est en rien responsable en cas de soucis, d’évolution défavorable, de
suivi inadéquat, de plainte, de poursuite judiciaire etc.

Et qu’en sera-t-il des questions de responsabilité pour une psychothérapie prescrite par un nonpsychiatre, ainsi que pour les rapports aux assureurs ? Quel temps perdu, passé à double pour résoudre ces aspects ? Et quel contrôle de la formation des psychologues et de l’efficacité des psychothérapies qui leur seront prescrites ?

Économicité:
Le Conseiller Fédéral Berset l’a annoncé lui-même, le surcoût des conséquences de la mise en oeuvre de cette ordonnance sera de plus de 100 millions de francs pour la collectivité, ce qui en soit est déjà un aveu de non-économicité. Diverses instances, dont Santé Suisse (53% des assurés) et la Société Suisse de Psychiatrie et Psychothérapie (SSPP) évaluent déjà ce surcoût à 1 milliard de francs par année, au minimum. Dans la réalité, les revenus des psychiatres, les plus bas des professions médicales, ont diminué depuis début 2018 de 5% environ, afin de contribuer à faire baisser (ou stabiliser) les coûts de la santé. De plus, les psychiatres sont confrontés au contrôle de la limitation des installations en cabinet privé, ceci afin de réduire la facture sociale. Il est donc surprenant que M. Berset approuve le remboursement par l’ assurance maladie de base de plusieurs milliers de psychologues dans ce contexte où les médecins psychiatres sont fortement sollicités à faire des efforts, contrôlés et appelés à participer aux économies à travers des baisses de revenu importantes (imposées).

Dans un paragraphe précédent, nous avons rappelé la spécificité du psychiatre, à la fois médecin et psychothérapeute. De cette double compétence découle un autre argument d’économicité : la prescription de psychothérapies à des psychologues par tout médecin autre que les psychiatres entraînera immanquablement une multiplication des consultations, que ce soit pour des demandes de consilium avec le psychiatre-spécialiste, ou alors pour des arrêts de travail, pour une ré/évaluation de prescription d’un psychotrope qui, rappelons le, ne sont pas de la compétence d’un psychologue qui n’y est ni formé ni sensibilisé.

Le modèle de délégation actuellement en vigueur est donc économiquement pertinent. Pour les cas, peu fréquents, où un psychiatre se servirait de cette responsabilité pour en tirer un avantage personnel financier, une adaptation des conditions de cette délégation peut simplement être mise en œuvre.

Dans la perspective de la réforme proposée, qu’en est-il du contrôle du nombre de psychologues pris en charge par l’assurance maladie ? Sera-t-il limité et si oui selon quels critères ? Il y a déjà actuellement une pléthore de psychologues formés par les universités. Et assisterons-nous à une vague de psychologues venus d’Europe ?

Analyse coût -efficacité :
en vertu de ce qui précède, le coût du nouveau système de prescription sera clairement supérieur pour une efficacité probablement abaissée (ou alors, au mieux, pour une efficacité inchangée), ce qui mène à la conclusion que cette ordonnance n’est pas, dans sa forme proposée, pertinente et ne se justifie en aucune manière ;cette mesure déstabilise aussi les bases sur lesquelles la politique de santé mentale suisse estconstruite, au travers de spécialistes hautement compétents, avec pour risque des problèmes de relève.

Conclusions:
Si le GPPV salue le désir de M. Berset de réformer le système de la délégation en psychothérapie, il ne peut pas soutenir le projet d’ordonnance tel que formulé. Le système de prescription des psychothérapies par tout médecin quelle que soit sa spécialité n’est tout simplement pas acceptable et est totalement illogique et contre-productive.

D’autre part, en vertu de ce qui précède, le changement proposé ne montre aucun bénéfice social pour la population, les besoins en soins psychiques étant actuellement largement couverts, et ne montre aucune amélioration de l’efficacité du système existant. Par contre, il présente des risques (annoncés par M. Berset lui-même !) de surcoûts à charge de la LaMal, et donc à charge, in fine, des assurés que nous sommes tous, ainsi que des risques évidents de baisse de la qualité des prises en charges des patients.

D’autre part, le revenu des psychiatres, déjà corrigé à la baisse récemment, va, dans ce système de mise en concurrence, être à coup sûr victime d’un dumping dans la qualité des prestations.

Notre profession, notre savoir faire et notre expérience en psychiatrie et en psychothérapie, lentement et patiemment acquis, sont mis gravement en danger de la part de politiciens ou d’économistes qui semblent aveuglés par on ne sait quelle chimère, ou ignorants, ou mal informés, mettant en danger un système subtil qui a fait ses preuves, envié, et qui est d’ailleurs classé parmi les premiers systèmes de
santé de la planète et qui, surtout, et c’est le plus important, satisfait une majorité de la population (et des médecins).

Le risque du modèle de prescription tel que celui proposé par M. Berset pourrait bien mener à un clivage psychiatrie – psychothérapie à terme, ce qui est une grande perte en matière de savoir-faire et d’efficacité.

Il s’agit, avec cette ordonnance, d’une mise en concurrence avec un corps de métier dont les compétences ne sont pas comparables, et d’une dévalorisation majeure de notre métier, très spécifique et hautement spécialisé, que nous devons défendre.

Propositions constructives pour le futur :
Nous sommes favorables à un modèle « nuancé» :

1) la prescription de la psychothérapie est faite uniquement par les psychiatres-psychothérapeutes, et par aucun autre médecin;
2) amélioration des conditions de la délégation des psychothérapies par voie d’ordonnance, visant à encadrer le bénéfice financier du psychiatre-psychothérapeute pratiquant la délégation, et à ne pouvoir déléguer la psychothérapie qu’à des psychologues diplômés.

Risques pour le corps médical dans son entier : RESTONS UNIS !
L’ordonnance de M. Berset de rembourser les prestations des psychologues prescrites par n’importe quel médecin, de dévaloriser par là-même la profession de psychiatre et de ne pas tenir compte de nos spécificités n’est peut-être que le premier pas vers un démantèlement plus général de nos professions médicales et de notre système de santé.

A quand le diagnostic et le traitement du diabète par une infirmière ? A quand la gastroscopie par un technicien spécialisé ? A quand la césarienne par une sage-femme ? Le médecin sera alors relégué au rôle de prescripteur et interviendra au mieux dans les cas d’urgence…

Actuellement, seuls les psychiatres sont concernés dans cette ordonnance, mais nous avons grand intérêts, nous médecins, à rester unis. Cette entrée dans la LaMal de non-médecins menace toute la profession.

18 commentaires

    Société vaudoise de médecine

    18.09.19
    La SVM remercie le comité du GPPV (Groupement des Psychiatres et Psychothérapeutes Vaudois) de sa contribution, ainsi que les nombreuses personnes qui se sont exprimées à ce sujet dans les commentaires, y compris avec un avis contraire. Ce blog existe aussi pour qu’un débat d’idées puisse avoir lieu. Nous précisons que la contribution publiée est bien celle du Comité du GPPV, et pas celle de son président à titre individuel, comme la publication initiale pouvait le laisser supposer à tort. Ceci est désormais corrigé. Par conséquent, les commentaires citant le président du GPPV à titre individuel ont été modifiés, mais sans en changer la teneur. Par ailleurs, dans la mesure où il nous semble que tous les points de vue ont pu valablement se faire entendre sur cette contribution, la discussion est désormais fermée. Tout membre de la SVM peut néanmoins proposer une nouvelle contribution du blog sur cette question s’il le souhaite.

    Wyss Annabelle

    Étudiante
    18.09.19
    Bientôt diplômée en psychologie et après un stage d’une année qui m’a prouvé la passion que j’avais pour ce métier, je ne désire pas répondre particulièrement à cet affreux article qui m’a horrifiée. Si je décide d’y laisser un commentaire c’est pour remercier tous les psys (psychologues ou psychiatres) qui ont pris le temps d’écrire et qui démontrent qu’une collaboration riche et égalitaire est possible. Vous m’encouragez à persévérer dans le but d’obtenir un jour le titre de psychothérapeute. Puisse vos messages être entendus !

    Zimmermann Kehlstadt Laurence

    Psychologue-psychothérapeute FSP
    14.09.19
    Comme beaucoup de mes collègues, j’exerce ma profession de psychologue-psychothérapeute en tant qu'indépendante. Je suis dans mon propre cabinet depuis 20 ans. Pour m'installer, j'ai reçu une autorisation de pratiquer la psychothérapie sous ma propre responsabilité de la part du médecin cantonal. Cette autorisation était soumise à certaines conditions. A ce jour j'ai eu en traitement des centaines de patients. Ils n'ont évidemment jamais eu besoin de prescription d'un psychiatre pour venir me consulter. Et cela n'a jamais été remis en question. Malheureusement, seuls ceux qui ont suffisamment de moyens financiers peuvent être pris en charge par mes soins. 

    GENOUD Gérard

    Psychologue-Pschothérapeute FSP
    12.09.19
    Quelle chance nous avons qu’un tel argumentaire soit publié ainsi dans un quotidien d’importance et alors même qu’il reste plus d’un mois avant de remettre les diverses prises de position. Je suis certain que la presse ne va pas se gêner pour relayer les contre- arguments que, la FSP par exemple, pourra donner à ce discours. Il est piquant de voir que les arguments développés servent uniquement à justifier la supériorité des psychiatres. Lorsque j’étais un jeune psychologue, ce sont des propos identiques que ceux-ci employaient pour tenter de défendre leur profession. Je trouvais pathétique, à l’époque, que l’altérité se résume à une mesure pseudo-objective illustrée par des articles pseudo-scientifiques. Il est évident que deux praticiens formés de manière identique n’exerceront pas leur métier de façon semblable et lorsque je recherche un spécialiste pour une aide quelconque, c’est avant tout auprès de gens que j’estime que je me renseigne. Je travaille depuis de très nombreuses années en délégation dans le cabinet de la Doctoresse Susan Joyet à Lausanne. Non seulement, un respect profond de nos spécificités professionnelles et personnelles a toujours été au centre de notre collaboration, et cela se traduit également par une reconnaissance salariale qui à pour conséquence le partage égal des honoraires perçus lorsque nous menons ensemble par exemple une séance de famille, alors même que mon tarif facturé à la caisse maladie est nettement inférieur. Si les psychiatres et les psychologues avaient développé ensemble une telle pratique, je suis certain que la révision de la délégation ne serait pas à l’ordre du jour. Il n’y a pas de soin pour moi sans une éthique de vie. Les propos tenus m’attristent et m’interrogent quant à la capacité de rencontrer l’autre dans sa différence, problématique au cœur même de la pratique thérapeutique. Aux jeux de pouvoir et de toute-puissance, les arguments, quels qu’ils soient peinent à être entendus, car c’est avant tout la maîtrise de l’autre qui est l’enjeu de la relation. En accord avec les propos des autres intervenants de ce carnet, j’ajouterais encore que l’AI depuis de nombreuses années confie des psychothérapies aux psychologues et que récemment, elle s’autorise même à demander à ces derniers directement des rapports payés pour prendre des décisions quant au financement des traitements. Les psychiatres à ma connaissance tolèrent très bien cette situation ! Y aurait-il donc deux types de patients ? Gérard Genoud Ce commentaire a été modéré par la SVM.

    Beytrison Philippe

    psychologue spécialiste en psychothérapie FSP, reconnu au niveau fédéral
    11.09.19
    Merci de m'avoir donné l'occasion de lire un tel concentré de mauvaise foi corporatiste et protectionniste, saupoudré de désinformation. Du grand art, d'autant plus qu'on pourrait croire à une prise de position officielle du GPPV. Je rejoins pour l'essentiel les commentaires précédents, et salue l'ouverture d'esprit de vos collègues psychiatres qui ont pris la plume. Les psychologues formés à la psychothérapie doivent satisfaire à des standards de formation élevés voulus par l'OFSP(il vous suffit de lire les exigences de la LPsy et les cursus des différentes filières de formation). En outre, les exigences en terme de formation continue sont particulièrement exigeants. Par vos propos, vous discréditez dans le même élan vos collègues médecins psychiatres et non psychiatres, les psychologues, l'OFSP, sans parler des nombreux patients qui ont eu l'idée saugrenue d'aller consulter un psychologue et non un psychiatre... Vous discréditez également le GPPV. Pour ma part, je vais continuer à oeuvrer pour les patients, en bonne intelligence avec mes collègues et amis psychologues et psychiatres, du moins avec ceux qui se montrent ouverts à une vraie collaboration respectueuse des différences et des complémentarités entre professions visant à la même finalité: l'amélioration de la santé des patients, et non à la défense d'une profession en péril(sic!), tel que vous le suggérez dans votre conclusion: "Cette entrée dans la LaMal de non-médecins menace toute la profession". Ce commentaire a été modéré par la SVM

    Khosrov Parissa

    Psychiatre-psychothérapeute
    10.09.19
    Je confirme le commentaire de ma collègue la Dresse Heim, ce document a été envoyé pour publication avant de consulter l'opinion des membres du gppv. Il ne reflète en tout cas pas mon positionnement qui serait plutôt de co-construire avec les psychologues afin de valoriser nos métiers respectifs, nos compétences et nos complémentarités. Ce commentaire a été modéré par la SVM.

    Laurent Thevenin

    Psychologue psychothérapeute
    10.09.19
    Votre prise de position fait du psychiatre un expert apte à évaluer mieux que tous les médecins spécialistes l’indication d’une psychothérapie, mieux que les instances politiques l’économie de la santé avec extrapolation des coûts alors que les psychologues travaillent en thérapie déléguée depuis des décennies en nombre, et mieux que les patients leur besoin d’accès facilité à un suivi en psychothérapie. Le projet actuel n’attaque pas les compétences des psychiatres qui sont reconnues, mais reconnaît celle des psychologues psychothérapeutes. Je suis choqué de lire le regard condescendant que vous portez, dans vos comparaisons inadéquates et mal choisies, sur les autres médecins et autres professionnels de la santé. Après dix ans de saine et équilibrée collaboration avec des psychiatres, je ne peux que me réjouir, pour les patients avant tout, que votre point de vue défensif et condescendant ne correspond pas à la compétence de collaboration de plusieurs de vos confrères psychiatres. Votre article ressemble à une propagande de défense, en aucun cas de l’intérêt des patients en souffrance psychique, mais plus vraisemblablement d’un monopole d’intérêt financier, tel que vous l’avez formulé ici. Merci pour votre éclairage professionnel et bien documenté sur le plan des sources, il montre en prise directe les raisons qui amène le projet actuellement en consultation pour améliorer l’accès de la population aux soins. La complexité de cette problématique durable est balayée dans votre article à coup d’arguments sommaires. Je suis soulagé de connaître des psychiatres et des psychologues psychothérapeutes après à collaborer sur des bases saines et complémentaires. Le projet actuel mise surtout sur cette aptitude des médecins, psychologues et autres professionnels de la santé à privilégier la qualité de prise en charge de leurs patients, ce qui est rassurant et adéquat, avec mes cordiales salutations LT

    Bassand Guillaume

    10.09.19
    Quel affligeant ramassis d'âneries. Un florilège assez démonstratif du besoin de libérer les psychologues de décisions arbitraires, idéologiques et absolument non scientifiques que certains psychiatres veulent imposer à des professionnels formés au contraire pour exercer une pratique humaine, respectueuse et humble, aussi scientifique et objective que possible. Ce commentaire a été modéré par la SVM.

    Hans-Demirci Sibel

    Psychologue Psychothérapeute FSP
    09.09.19
    En réalité, je rencontre de la peine à comprendre votre position! Est-ce que les psychologues psychothérapeutes sont suffisamment compétents pour faire de la psychothérapie (en délégation) ou ils ne sont pas suffisamment bien formés pour cette pratique? Si vous pensez qu'ils sont suffisamment bien formés et que vous êtes d'accord de leur prescrire alors dans ce cas là, pourriez-vous m'expliquer vos "arguments" d'opposition s'il vous plaît? Ou est-ce qu'il s'agit de la "non-compétence" de vos collègues médecins "prescripteurs" qui vous inquiète? Je crois avoir compris plutôt une confusion... Je tiens, néanmoins, à vous remercier de porter toute votre attention surtout à la dimension économique et non pas au bien être des patients (l'approche bio-psycho-sociale enseignée à l'université ne l'aborde peut-être pas suffisamment!).

    Natalia Pasandin

    08.09.19
    L’affirmation que de l’offre en psychothérapie est suffisante est fausse. Les délais d’attente sont réels. De plus, sans psychologues en délégation cela serait même pire. Il n’y a qu’à voir les hôpitaux qui sont contraints d’aller chercher des médecins assistants parlant à peine le français à l’étranger... la formation en psychiatrie n’intéresse plus les jeunes médecins. L’idée que les psychiatres sont de meilleurs professionnels car ils ont une double formation m’interpelle. Je pense que vous négligez la formation des psychologues de 5 ans centrée sur le fonctionnement humain ainsi que les 5 à 6 ans de formation post-graduée en psychothérapie. Ce qui fait des psychologues-psychothérapeutes des spécialistes en santé mentale. Vous osez ensuite dire que seulement les psychiatres peuvent être les mieux placés pour prescrire la psychothérapie en utilisant la comparaison de la prescription de la chimiothérapie venant d’un généraliste. Cette comparaison est grotesque, et si vous êtes les seuls réellement habilités à prescrire la psychothérapie, pourquoi laissez-vous les généralistes prescrire des antidépresseurs? Je crois que cette chasse gardée sur la prescription de la psychothérapie est assez claire ; certains psychiatres ne veulent pas perdre les revenus très juteux des psychologues-psychothérapeutes en délégation. L’évocation de la supériorité d’un traitement pharmacologique et psychothérapeutique est une aberration scientifique. Il suffit de lire n’importe quel article scientifique traitant de ce sujet pour constater que votre affirmation ne tient pas la route. Pour couronner le tout, cette idée que le psychologue se repose entièrement sur le psychiatre est fausse et cela n’importe quel psychologue en délégation vous le dira. La plupart du temps les rapports sont rédigés par les psychologues, le psychiatre les regarde à peine et les signe. En plus, il empoche l’argent du temps passé à ne pas rédiger ce rapport. La question de l’économie est très simple, les psychologues coûtent moins cher qu’un psychiatre, et beaucoup travaillent déjà en délégation, ce qui n’engendrerait pas de coûts supplémentaires. Il n’y a pas besoin d’être un brillant mathématicien pour le savoir. Quand je lis : « Le modèle de délégation actuellement en vigueur est donc économiquement pertinent » dans les faits j’entends; le modèle de délégation est surtout économiquement viable pour les psychiatres qui en abusent et à mon avis c’est bien ceux là qui sont derrière cette prise de position.

    Anthony K.

    08.09.19
    Que dire? Un texte pas du tout, mais pas du tout centré sur le patient!!! Et c’est grave et irresponsable. Le patient sans fou de : « Cette entrée dans la LaMal de non-médecins menace toute la profession.» Il veut des personnes compétentes pour la demande formulée (aide au bien-être, problème de couple, manque de confiance, burn-out, phobies...). Tout ceci ayant un coût élever pour notre société... Le bipolaire, ou autre trouble psychiatrique grave, sera il me semble toujours traité par des médecins.

    HEIM Abigaël

    08.09.19
    Je crois qu'il est important de préciser que ce document ne reflète pas l'opinion des membres du gppv qui n'ont pas été consultés avant sa publication.Ce commentaire a été modéré par la SVM.

    Melissa Lindo

    07.09.19
    Ce que vous avez écrit n'est tout simplement pas vrai. Je suis médecin psychiatre depuis 14 ans, et mes collègues psychologues sont pour la plupart meilleurs que moi, leur formation en psychologie est de 10 ans (etudes de base puis postgrade), la notre, en psychologie, très courte. Il est temps d'évoluer ensemble, pour le bien des patients. Ne craignez pas pour votre salaire si vous êtes dans ce métier par passion. Cordialement, Melissa

    Tobias Rohrbach

    06.09.19
    Cette "analyse" deçoit par son manque de logos et son excès de pathos. "Admettrait-on qu’un généraliste pose l’indication d’une chimiothérapie ? [...] A quand le diagnostic et le traitement du diabète par une infirmière ? A quand la gastroscopie par un technicien spécialisé ? A quand la césarienne par une sage-femme ?" Ce genre de discours hyperbolique n'est ni constructif ni convaincant. C'est regrettable que le Groupement des Psychiatres Psychothérapeutes Vaudois laisse filer l'opportunité d'entamer un vrai dialogue et, au lieu de cela, se contente d'un discours qui ne vise qu'à protéger son bifteck.

    Grandjean Anaïs

    06.09.19
    Je trouve dommage que la défense de votre profession passe par la dégradation de celle des psychologue avec des tournures de phrases telles que "ils œuvrent en tentant de faire croire" ou en affirmant qu'ils "ne pas formés pour cela" en parlant de gestions de crise. Ce sont des gens admirables qui ont dévoué autant d'année d'étude que vous si ce n'est plus à leur métier en se consacrant pour leur part entièrement à la psychologie. Je ne comprends pas non plus votre argumentation qui avoue qu'il existe des régions qui n'ont pas suffisamment accès aux soins comme le Pays-d'en-Haut, puis vous vous contredisez en affirmant qu'aucune étude le prouve. Aussi, votre argumentation revête des consonances d'élitisme malvenues. Les médecins, bien que très utiles à la société comme de nombreux autres métiers, ne sont pas au dessus de tout et le bien du patient devrait primer avant tout et particulièrement au-devant de votre rémunération qui n'est pas en reste. Pour étayer vos propos qui affirment « la supériorité du traitement combiné psychothérapie + médicaments par rapport à la psychothérapie seule ou médicaments seuls », je vous suggère d'ajouter vos sources. En effet, je souhaiterais lire de vraies études sur le sujets, méthodologiquement valide et non pas me fier à la parole seule des "assurances pertes de gains, privées". Je souhaiterais aussi avoir les sources concernant la population qui serait très satisfaite du système de santé actuel. Concernant, votre remarque sur la multiplicité des intervenants, je ne la comprends pas. C'est dans la situation actuelle que les intervenants sont démultipliés en raison de la délégation (évaluation du psychiatre et du psychologue).

    Grandjean, Loris

    06.09.19
    C'est dommage que le "Groupement des Psychiatres Psychothérapeutes Vaudois" se lance dans un argumentaire protectionniste de type "c'est nous qui avons la plus grosse". Ça a beau vous déplaire, mais le temps du/de la médecin tout-e puissant-e est révolu; et heureusement ! De nos jours, le mot d'ordre est à la collaboration interprofessionnelle fructueuse dont le/la premier-ère bénéficiaire est le/la patient-e/patient-e. Vous n'avez pas le monopole des compétences alors laissez vos insécurités de côté et participez à l'effort pour améliorer notre système au lieu de criser ?.

    De Flores, Marcos

    06.09.19
    Bonjour, Je suis surpris par vos arguments. Tout d’abord la formation en médecine dure 6 ans, dont la 5e année est générale et pratique. En outre, la partie psychiatrique est très restreinte. La formation postgrade est de 6 ans dont la 6 année est non psychiatrique. Votre formation en psychothérapie est au niveau du cas (1 année et demie). Nous les psychologues-psychothérapeutes avons 5 ans de formation dans la psychologie et 5 ans (minimum) en psychothérapie. Malgré cela nous ne sommes pas capables, selon vous, d’assumer la responsabilité dans la psychothérapie, dans les évaluations et bilans… ? Nous avons une formation plus complète que vous en psychothérapie et ne psychologie humaine et nous ne demandons pas l’exclusivité dans la pratique de la psychothérapie… La psychothérapie pratiquée par un psychiatre est exactement la même que celle pratiquée par un psychologue-psychothérapeute ! Comment osez-vous parler de psychothérapie médiale !! Votre manifeste est puéril, irresponsable et pas bcp intelligible. Bien à vous, Dr psy Marcos De Flores Psychologue psychothérapeute FSP

    Martins Ana

    05.09.19
    Que vous souhaitiez défendre votre profession, ça vous regarde. Toutefois, je pense qu'on vous prendrait plus au sérieux si vous apportiez des faits et non une version altérée de la réalité. Une section commentaires de blog n'est pas suffisante pour énumérer toutes les bêtises que j'ai pu lire. Sachez que la santé mentale est un sujet sérieux et qu'il foudrait plutôt s'unir pour les bénéficiaires et non pas pour des médecins.