Guerre, de Céline

Il mérite qu’on le cite. Il était médecin, détestait la guerre, … mais la dépeint si bien. Ce nouveau livre, une vraie révélation littéraire, que j’ai lu quelques pages par quelques pages. Je n’avais pas aimé l’auteur, jeune, après quelques paragraphes…Il n’était d’ailleurs pas au programme du gymnase, mais seulement cité comme un grand, dans la catégorie inclassable (et pas bon chic bon genre !). Là, dans ce roman découvert récemment, il commence comme blessé de guerre, qui délire, virevolte entre une réalité vue comme crue, riche , mais terriblement changeante, une pénétrante compréhension de la réalité des rapports humains, une dérision au fond bienveillante qui l’aide à vivre, à surnager dans un abîme de chairs broyées, et des destins très personnels. Du grand Céline, qui relègue Baudelaire au quartier des has-been, un style infiniment moderne qui n’a pas pris une ride. Pas loin des Ukainiens, qui ont une maturité incroyable, loin du peace-washing unanime dans nos journaux et qui nous dorlote de notre plein gré..