Cabinet médecine générale

29.11.19 | Proposé par: Dr Jacques Dubi

Mesdames, Messieurs, cher Collègues,

Les temps sont durs pour la francophonie, en voici un exemple particulièrement éloquent.
Un patient est mis à l’incapacité de travail pour des raisons essentiellement psychologiques. Il est en conflit ouvert avec son employeur, se sent discriminé, mésestimé, harcelé et tourmenté. En plus, se greffe, par dessus le marché, un syndrome lombo-vertébral qui le conforte dans son inaptitude. Malgré une psychothérapie intense et bienveillante, il y a chez ce patient taxé de borderline par le psychiatre, une résilience des plus réduites, ce qui fait que le médecin de famille ne peut que prolonger les certificats d’incapacité de travail.

Il est donc convoqué début octobre pour une expertise à la fois psychiatrique et rhumatologique. A notre grande surprise les expertises se feront à Berne et en allemand, en présence bien entendu d’un interprète ”ad hoc”.

Quinze jours plus tard, le médecin de famille reçoit le libellé des experts sous la forme d’une pasquinade alémanique nauséabonde et indigeste. Lorsqu’il en exige la traduction en soulignant au passage l’indélicatesse du procédé, on lui rétorque que la LCA n’évoque pas ce problème et qu’il peut, en termes plus élégants, ”aller se faire cuire un œuf”.

Chères Consœurs, cher Confrères,

Ce n’est pas tant la conclusion de l’expertise qui est en jeu, mais bien le comportement inadéquat de l’assurance perte gain, en l’occurrence la Swica. Ces gens sont disposé à commercer avec nous, mais ils ont l’outrecuidance de nous imposer leurs propres règles et leur propre langue.

Je demande que notre société faîtière n’accepte pas ce ”diktat” intolérable et insultant, et qu’il combatte avec force et fermeté l’offense qui est faite aux soignants qui ont le culot d’être minoritaires et francophones.

Dr Jacques Dubi
Médecine générale FMH
Route du Bois 17
1024 Ecublens

 

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