Lettre d’un membre honoraire à la SVM

Chère SVM,

Je me permets d’utiliser ce terme collectif féminin pour m’adresser à toutes les personnes, médecins ou non, œuvrant pour la société ainsi qu’aux membres de toutes catégories.

J’ai le privilège d’avoir atteint le statut de membre honoraire, étant arrivé vivant au terme de ma trentième année d’affiliation. Ce privilège s’associant au début de la retraite professionnelle, j’ai ainsi la chance de pouvoir profiter de mon temps, libre des anciennes contraintes. En voyage à l’étranger, je n’ai malheureusement pas pu assister à la Journée SVM du 13 octobre 2022, au cours de laquelle quelques instants ont été consacrés à honorer les anciens. Que l’on veuille bien m’en excuser.

Je tiens néanmoins à témoigner ma reconnaissance à la Société, qui a toujours été prête à soutenir ou épauler tout au long des années. Je l’ai ressenti plus personnellement lorsque j’ai contribué à la création du groupement des allergologues et immunologues cliniciens, même si je confesse avoir eu par ailleurs peu d’activité associative… De plus, les réponses aux questions, notamment juridiques, lors de la remise de mon cabinet ont été rapides et utiles, au point que je regrette de ne pas avoir utilisé davantage les compétences à disposition.

J’ai aimé mon métier. Il m’a permis de rencontrer des personnes d’horizons très variés et de tous les milieux socio-culturels. Les missions ont été enrichissantes et stimulantes, mais parfois aussi épuisantes : résoudre une énigme allergologique, mettre sous un toit diagnostique unique des manifestations clinico-biologiques variées, faire la part du subjectif et de l’objectif, expliquer, accompagner, partager, compatir…

Certains aspects ne vont pas me manquer et seront vite oubliés : les départs au travail dans la nuit pluvieuse, l’impossibilité de s’avouer malade, les réveils à 3h du matin au temps des gardes, la quantification des incapacités de travail, l’adaptation du logiciel au nouveau tarif, les chicaneries administratives…

A ceux qui craignent le grand vide après la vie professionnelle, je ne peux qu’apporter le réconfort et les encouragements d’un jeune retraité : le temps à disposition n’est plus minuté, des activités annexes peuvent être mieux accomplies, de nouvelles voies peuvent être explorées, de nouveaux métiers peuvent être appris. Les randonnées, les visites diverses et même les vacances ont lieu quand la plupart des autres travaillent. Le rendement et le plaisir n’en sont que plus grands.

Avec mes remerciements pour le travail accompli, j’adresse à la SVM et à tous ses éléments mes plus cordiales salutations et mes vœux pour un avenir radieux.

Dr Gérard Wagner